Pratiques, institutions et modes de transmission du commun
Après le colloque de 2017 sur les Dynamiques du Commun, entre Etat, marché et société, ce nouveau colloque a pour objectif d’aborder les enjeux associés à l’articulation des "Pratiques, institutions et modes de transmission du commun". L’essor du Commun semble traduire, parfois, une certaine méfiance à l’égard des institutions, qui se manifeste à l’occasion dans la tentation d’un repli autarcique. Ce constat suggère, au-delà de la multiplicité des exemples et des cas, déjà largement documentés, d’interroger le sens et la portée des dynamiques du Commun, aujourd’hui en plein développement. Il suscite de nombreuses questions fondamentales : la défiance ne résulte-t-elle pas de représentations trop figées des institutions de l’Etat et de l’entreprise ? Par ailleurs, ces représentations ne sont-elles pas liées aux développements idéologiques des dernières décennies, en rapport avec l’expansion du néolibéralisme ? Le commun signifie-t-il moins d’Etat ou moins de marché, ou appelle-t-il une redéfinition de leurs fon-tions respectives ? Le commun est-il nécessairement réifié ou dénaturé par toute forme d’institutionnalisation ? Face à l’affirmation du commun, en quoi les pratiques ou les dispositions institutionnelles permettent-elles l’émergence, la pérennité et la transmission des pratiques du commun ? Du côté de l’Etat, la définition de l’intérêt général se confond-elle avec l’idée de bien commun ? Le commun permet-il de relier l’ambition d’universalité à la diversité sociale ? Par ailleurs, comment penser la pluralisation et l’ouverture des formes et des champs d’expertise ? Du côté du marché, permet-il à l’entreprise de se dégager des visions étroites qui sont implicitement véhiculées par l’idée d’un progrès libéral globalisé ? Les dynamiques du commun permettent-elles à l’entreprise d’affirmer sa contribution au bien commun ? De façon plus large, en quoi l’irruption des dynamiques de commun au sein des institutions publiques et privées interroge-t-elle la vision anthropologique qui sous-tend leur action ? L’engagement des acteurs de la société civile est-il à l’origine de propositions et d’alternatives novatrices en matière d’organisation sociale et de gestion des ressources ?
Une approche dynamique du commun appelle, à partir d’une observation de la diversité des pratiques, à poser laquestion de l’institutionnalisation et de la transmission du Commun, dans ses rapports avec l’Etat, le marché et la société, qui constitue le fil conducteur de ce colloque.
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