Ulrich Beck

[Janvier 2015] Après avoir animé pendant trois ans la chaire "Cosmopolitan risk communities" au Collège d'études mondiales, Ulrich Beck nous a brutalement quittés le 1er janvier 2015. Michel Wieviorka lui a rendu hommage dans un texte publié sur ce site.


Ulrich Beck est professeur de sociologie à l'Université de Munich et « British Journal of Sociology Centennial Professor » à la London School of Economics depuis 1997. Plusieurs universités européennes lui ont décerné des doctorats d’honneur et son œuvre, traduite dans plus de trente langues, a reçu de nombreux prix. Il publie régulièrement des essais dans les principaux journaux européens et dirige les revues Soziale Welt et Edition Zweite Moderne. Il a fondé le centre de recherche « Reflexive Modernisation » à l’université de Munich.

Auteur d'ouvrages majeurs, Ulrich Beck s'attache à comprendre les mutations de nos sociétés à l'heure de la mondialisation, en développant une sociologie du risque et la notion de cosmopolitisme.

Dans son livre pionnier La Société du risque (1986), le risque et sa répartition dans nos sociétés contemporaines devient un enjeu majeur qui dépasse même en importance la question de la répartition des richesses. Le risque ne se résume plus au danger ou à la menace, il sert à mesurer l’action, et notamment l’action politique. Ce véritable changement social est en lien avec le développement industriel et technologique.  Prenant l'exemple de l'industrie nucléaire, il critique « les acteurs qui sont censés garantir la sécurité et la rationalité - l'État, la science et l'industrie - » dans la mesure où « ils exhortent la population à monter à bord d'un avion pour lequel aucune piste d'atterrissage n'a été construite à ce jour ». Selon lui, les choix doivent s’effectuer entre des « solutions également dangereuses », mais « dont les risques sont qualitativement trop différents pour être aisément comparés. » Or, précisément, les « gouvernements adoptent (...) une stratégie de simplification délibérée » en présentant « chaque décision particulière comme un choix entre une solution sûre et une solution risquée tout en minimisant les incertitudes de l'énergie nucléaire. » Selon Ulrich Beck, les dangers n’ont pas augmenté mais il y a une baisse de la tolérance au risque qui augmente la demande d'assurance.

Par la suite, Ulrich Beck combine ce premier modèle avec la notion de cosmopolitisme qui est pour lui une manière de promouvoir une forme de mondialisation basée sur la reconnaissance et la coexistence des différences plutôt que l’unification. Il l’applique d’abord à la construction politique européenne dans son livre Pour un empire européen(Flammarion, 2007), co-écrit avec son condisciple Edgar Grande.

Puis, dans son dernier livre, World at Risk (Polity Press, 2008), Ulrich Beck propose une analyse des trois grands risques contemporains : les changements climatiques, le terrorisme et les crises financières. Dans ce contexte d’inégalité globale et de vulnérabilité locale, le cosmopolitisme n’est plus seulement une notion politique. Il devient une méthode de travail et d’analyse qui doit permettre de dépasser un nationalisme méthodologique inadapté à ces risques globaux.

Activities

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Risk, class, crisis, hazards and cosmopolitan solidarity/risk community - conceptual and methodological clarifications

Working paper d'Ulrich Beck
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Risk, class, crisis, hazards and cosmopolitan solidarity/risk community - conceptual and methodological clarifications

Working paper d'Ulrich Beck
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Cosmopolitanized Nations: Reimagining Collectivity in World Risk Society

Working paper d'Ulrich Beck et Daniel Levy
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Cosmopolitanized Nations: Reimagining Collectivity in World Risk Society

Working paper d'Ulrich Beck et Daniel Levy
Published at 23 September 2016