Les espaces de la théorie : topologies et expériences de la pensée

L'objet du séminaire de cette année est de comprendre le circuit entre l’expérience de la pensée, l’acte d’imagination et les espaces d’inscriptions de ces expériences, en considérant que les inscriptions peuvent être elles-mêmes non seulement des fixations d’un processus de pensée, mais aussi des expériences qui élargissent l’imagination et relancent l’expérience. Nous allons tenter de produire une cartographie interdisciplinaire des schématisations de la théorie qui ont été stabilisées dans l’histoire des disciplines citées ainsi que d’investiguer les documents laissés par les différents théoriciens lors de la formulation, reformulation, publication, rectification de ces schématisations.

Sixième séance du Séminaire International de Sémiotique à Paris 2022-2023

Intervenants

• Pierluigi Basso Fossali (ENS/Université Lyon 2 - Lumière)
  De la générativité aux circuits de la signification : diagrammes pour une écologie sémiotique
  
  Notre intervention vise à proposer une réflexion sur les relations entre formes de vie et environnement (sémiosphère), une dimension peu étudiée par la tradition sémiotique mais qui pourrait s’imposer comme un horizon significatif pour reconsidérer, dans une perspective écologique, les bases épistémologiques des accès au sens. Une écologie sémiotique semble nous pousser à abandonner des modèles génératifs ou modulaires afin de concevoir le sens entre systèmes et contingences. Pour cette raison, nous proposons un cadre théorique fondé sur des circuits de sens entrelacés, cadre qui sera illustré sur le plan diagrammatique et heuristique à travers trois champs de recherche classiques : la subjectivité, l’interaction et l’institution.
   
• Marion Colas-Blaise (Université du Luxembourg)
  Le réseau et le maillage : modes d’organisation et modèles de la pensée
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  Après la mise en regard du réseau et de l’arbre, par rapport auquel le premier peut se définir, il s’agira de réfléchir aux conditions sous lesquelles le réseau peut rendre compte d’une pensée complexe, mais aussi générer des formes à partir d’un espace de possibles, voire produire des événements de sens par des effets de rupture. L’accent étant mis sur le réseau « vivant », approché, essentiellement, à la lumière du réseau et du diagramme selon Deleuze et Guattari, les questions porteront notamment sur une multiplicité plus ou moins hétérogène, sur une forme de totalisation possible, sur le caractère centré, multicentré ou acentré du réseau, sur ses limites (fermé vs ouvert) et sur sa déformabilité. Enfin, nous nous intéresserons aux modalités esthétiques et artistiques de la production des réseaux.

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