Mondes de la Colonialité et TransModernités – MCTM

Réseau de recherche international
Mondes caraïbes
- Construire un paradigme de la modernité à partir de la matrice coloniale -

Programme en partenariat avec le laboratoire « Pouvoirs, Histoire, Esclavage, Environnement, Amériques, Caraïbes » (PHEEAC, ex-LC2S) Université des Antilles et CNRS Martinique

Le réseau de recherche « Mondes de la Colonialité et TransModernités » se propose d’explorer les retentissements de l’expérience de l’esclavage et de la colonisation dans le devenir de la modernité occidentale et dans la genèse de ses altérités critiques. Il s’agit de saisir cette modernité non plus à partir d’elle-même et de ses principes (auto)déclarés constitutifs, mais depuis des espaces transatlantiques qui ont jusqu’à présent occupé une place mineure dans l’historiographie, avec pour matrice de ces investigations la Caraïbe autour de laquelle se sont jusqu’à présent centrés les travaux du groupe (formé en 2014 sous le nom de Mondes caraïbes et transatlantiques en mouvement). Alors qu’ils ont été pour l’Europe-Occident le primo-lieu d’exercice de sa suprématie et de la gestation d’un ordre global conçu à son image, ces espaces révèlent ce qui est au fondement d’une conception du monde elle-même aujourd’hui mondialisée et au sein de laquelle (re)surgissent des expériences et des perspectives transmodernes. Le déploiement de ces recherches se donne pour ambition de contribuer à deux mouvements :

  • Un mouvement de retour vers « le centre » des savoirs critiques et des pratiques dissidentes (politiques, mais aussi artistiques) développés dans les espaces issus de la colonisation aux Amériques tout en adoptant une démarche plus large et « trans-aréale » (Afrique, Océan Indien), retour qui doit permettre d’accéder à une meilleure compréhension des conditions de production de la subalternité-colonialité et des questions et enjeux tant sociaux qu’environnementaux que cette production génère dans les mondes contemporains.
  • Celui de la mise en synergie de ces espaces par les chercheur.es impliqué.es dans le réseau en établissant une interface de dialogue reliant les lieux concernés et soucieuse de la pluralité des savoirs, et en contribuant à la tâche d’effacement, ou à tout le moins de réduction de la dissymétrie entre les savoirs.

Ces deux mouvements sont conçus comme convergents dans l’effort pour créer un espace de circulation et d’entre-traduction des idées au double sens de déplacements physiques et/ou dématérialisés, d’une part, de déplacements épistémiques et critiques, d’autre part. Les terrains d’étude des membres de MCTM, de même que leurs réseaux et collaborations à partir de ces terrains et leur appartenance institutionnelle en outre-mer pour certain.e.s (Martinique, Guadeloupe, Réunion) ou en Amérique latine, constituent une indéniable ressource pour rendre accessible l’objectif d’une circulation des savoirs.

Sur ces bases, le réseau MCTM entend construire « un paradigme de la modernité à partir de la matrice coloniale ».  Il définit ainsi plusieurs chantiers de travail entamés dès la création de MCTM en 2014, et relayés aujourd’hui par sa refondation dans un questionnement élargi à d’autres situations coloniales que celles de la Caraïbe. Ces chantiers se structurent autour des thématiques suivantes :

  • (Post)esclavage, racialisation des rapports sociaux, démocratie et modernité
  • Environnement, économie, capitalisme, crise écologique planétaire et système de plantation comme matrice de l’anthropocène (le « plantationocène »)
  • Violences (post)coloniales et démocraties
  • Féminisme décolonial
  • Mémoire, muséographie, patrimoine et esclavage
  • Langages et pratiques artistiques plastiques/visuelles
  • Musiques, performances et littératures
  • Onto-épistémologies non européennes ; contre-savoirs ; épistémologies Africana
  • Pensées et penseur.e.s de la matrice coloniale, circulation des philosophies et des savoirs.
  • Expériences diasporiques

Activités éditoriales

  • Le réseau MCTM vient de créer (2024) une collection « Colonialité et TransModernités » aux Éditions Atlantiques déchaînés avec un premier ouvrage à paraître en 2024.
Activités du programme
  • Le groupe MCTM a conduit depuis 2014 une activité structurée autour de la tenue régulière de journées d’études, 3 à 4 par an :​

2024

2023

2022

2021

2020

2019

2018

2017

2016

2015

2014

Équipe permanente

Lina Álvarez-Villarreal, philosophe, MCF, département de sciences politiques et études globales, Universidad de los Andes (Bogotá) (pensée critique et décoloniale latinoamericaine et des caraïbes, théorie politique afrodiasporique, écologie politique latinoaméricaine, philosophie de l'économie du XVIIIème siècle, féminismes latinoméricains).

Samuel Bates, économiste, PR, Université des Antilles, PHEEAC (ex LC2S), (sciences économiques et interdisciplinarité ; vulnérabilité, résilience et durabilité des systèmes écologiques et sociaux)

Claude Bourguignon Rougier, Docteure en civilisation hispano-américaine, chercheure à titre indépendant, ILCEA 4, Université Grenoble Alpes (Amérique Latine ; métissage ; race ; théorie décoloniale ; colonisation).

Frédéric Callens, conseiller au Musée national de l’histoire de l’immigration (muséographie ; interface grand public ; actions en réseaux avec le MNHI).

Elsa Capron, études hispaniques et hispano-américaines, MCF, Université de la Réunion (Cuba ; femmes esclaves ; société de plantation ; post-esclavagisme ; métissage). 

Christine Chivallon, anthropologue, DR-CNRS, PHEEAC (ex-LC2S) Martinique (Caraïbe ; (post)esclavage ; mémoires ; diasporas ; épistémologies ; anthropologie de l’espace et matérialités).

Philippe Colin, MCF en civilisation de l'Amérique, Université de Limoges, EHIC, (Histoire des pensées critiques en Amérique Latine ; Perspective décoloniale ; Indigénéité en Amérique Latine (XIX-XXe) ; Représentation de l’altérité en Amérique Latine ; Production de la race sociale)

Elsa Dorlin, philosophe, PU, Université Toulouse Jean Jaurès, ERRaPhiS EA3051 (Esclavage ; race ; genre et sexualité ; capitalisme ; féminisme décolonial ; philosophie noire).

Anne-Claire Faucquez, historienne, MCF, Université Paris 8, Transcrit EA 1569 (Esclavage ; Amérique coloniale ; histoire africaine-américaine ; mémoire et patrimonialisation).

Jean-Christophe Goddard, philosophe, PU, Université Toulouse Jean Jaurès, ERRaPhiS EA3051 (Colonialité du savoir ; contre-anthropologie critique ; philosophie africaine ; race ; Brésil ; Amérique Latine).

Esteban Gonzales, docteur en philosophie, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, LLCP EA 4008 (épistémologies, décolonisation, alter-modernité, recherche-action, Mexique, Colombie)

Abbed Kanoor, philosophe, Université de Tübingen, Allemagne, Center for Interdisciplinary and Intercultural Studies et Collège international de philosophie (phénoménologie ; interculturalité ; imaginaire ; poétique et politique)

Paola Lavra, anthropologue, Campus Caraïbéen des Arts, CCA, Martinique (détresse psychologique et violence de genre en contexte postcolonial ; racialisation des rapports sociaux ; muséographie et esclavage ; performance et stratégies de révolte)

Morgane Le Guyader, anthropologue, docteur en Sciences politiques, mention anthropologie, membre associée au LC2S-CNRS, Martinique (Identités ; minorités ; transnationalismes ; épistémologies des "Suds" ; recherche-création).

 

Androula Michael, historienne de l’art, PU, Université de Picardie Jules Verne, CRAE, centre de recherches en art et esthétique, UR 4291 (art en contexte (post)colonial ; muséographie ; artistes et questions (dé)coloniales - Picasso, Duchamp, Barthélémy Toguo, Jean-François Boclé…).

Aurélia Michel, historienne, MCF-HDR, Université Paris Cité, CESSMA (Histoire des Amériques noires ; Brésil ; esclavage ; race).

Clara Palmiste, historienne, MCF, Université des Antilles (histoire du livre - Europe-Caraïbe-Amérique latine, XVIIIe siècle - ; histoire des femmes, du genre, des féminismes ; réseaux interpersonnels et sociabilités aux Antilles françaises).

David Redon, historien et anthropologue, doctorant en anthropologie, Université des Antilles (thèse sur la base de Kourou en Guyane ; colonialité ; modalités de la « colonisation technologique »)

Matthieu Renault, philosophe, PU, Université Toulouse Jean Jaurès, ERRaPhiS EA3051 (décolonisation, mondes non-européens, classe/genre/race, savoirs mineurs, géo-histoire).

Lizzie Vallen , historienne et anthropologue, doctorante en anthropologie, Université des Antilles (thèse sur les approches des réparations de l’esclavage ; approche holistique et auto-réparation)

Cette équipe permanente organise les journées études sur la base de partenariats permanents et ponctuels.

Partenariats permanents ou ponctuels

MCTM est basé à la FMSH et au LC2S CNRS (UMR 8053 et Université des Antilles)

En partenariat (selon les opérations) avec :

  • Le CESSMA (Université Paris Cité)
  • L’Université Toulouse Jean Jaurès 
  • Le LLCP (Paris 8) 
  • L’Université d’Oxford (Kellogg College) ;
  • L’Université de la Réunion 
  • La Collectivité Territoriale de Martinique
  • Les archives de la Collectivité Territoriale de Martinique
  • Tropiques-Atrium (Martinique)
  • La Universidad de Los Andes
  • Museu Picasso, Barcelona
Mondes caraïbes

Mondes Caraïbes et Transatlantiques en Mouvement

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Agenda

Discussion autour du capitalisme racial

Journée d'étude
Cotton
Jeudi
30
10:30
Mai
2024
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Les activités

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Conférence

Guadeloupe - Mai 67

Un hommage à Jean-Pierre Sainton
Guadeloupe - Mai 67
Conférence

Guadeloupe - Mai 67

Un hommage à Jean-Pierre Sainton
Historiographies
Journée d'étude

Historiographies noir-atlantiques

Journées d’études MCTM-CESSMA
Extractivisme
Journée d'étude

La pensée décoloniale face à l’université néolibérale et à l’extractivisme épistémologique

Expériences en Amérique latine
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Publié le 13 janvier 2023