L’art et le musée face à la question (dé)coloniale

Journée d'études | Mercredi 29 janvier 2020
Mercredi
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2020
09:30
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En partenariat avec les enseignants et les artistes du Campus Caraïbéen des Arts de Martinique (CCA), école supérieure d’enseignement artistique fondée en 1984 sous l’impulsion d’Aimé Césaire, le groupe Mondes Caraïbes et Transatlantiques en mouvement (MCTM) propose de mener une réflexion critique sur « Art, musée et (dé)colonisation ».

Pour les sociétés issues de la traite européenne des Africain(e)s, le fait colonial est ontologique : penser le processus de (dé)colonisation revient à questionner le socle constitutif des identités humaines. En ce sens, envisager la domination qui pèse sur la production artistique en tant qu’expression de ces identités ontologiques, c’est nécessairement s’adresser aux outils et aux technologies qui la dotent d’efficacité. Si le « marché de l’art » et ses différents acteurs nous paraissent être « la place forte » de la construction d’un ordre artistique hégémonique s’adressant à l’ordre social, nous souhaitons non seulement discuter de la pertinence d’une telle assertion, mais aborder les marges et les négociations que les artistes inventent pour contrer, et « résister » à de tels processus. En ce sens, « la décolonisation » de mise aujourd’hui mérite d’être pensée à la lumière des strates successives qui ont contribué à l’émergence d’une « tradition » critique, hybride et mouvante innervée par le souci permanent de s’extraire des assignations d’un ordre arbitraire. La dynamique de recherche et création impulsée par le Campus Caraïbéen des Arts (CCA) se situe au carrefour des Sciences Humaines et de l’Art contemporain lorsqu’elle prend en compte le corps et le territoire comme « objectivement organisés et culturellement inventés ». Cette invention culturelle ainsi que sa réinvention impulsent le geste et les spéculations conceptuelles et plastiques des étudiants du CCA, invités ici à penser trois objets de recherche et création porteurs du sens de la confrontation à l’ordre colonial : le Drapeau, la Carte, le Patronyme.

Parallèlement à cette journée d'étude, la FMSH accueillera l'expostion Hallucinose (L'histoire commence ici) des artistes du Campus Caraïbéen des arts du 27 au 31 janvier.

Cette journée est précédée par une rencontre autour de "Art et mémoire du racisme et de l’esclavage" au Columbia Global Center.

 

 


Programme | Mercredi 29 janvier

FMSH | 54, boulevard Raspail, Paris 6

9h30 Accueil

9h45 Introduction : l’art et la question décolonialeVoir la vidéo
| Christine Chivallon (CNRS-MCTM)

10h15 Retours à l'Afrique du point de vue des artistes : enjeux et perspectives critiques - Voir la vidéo
| Androula Michael, historienne de l’art, Université de Picardie Jules Verne

10h40 Conversation entre Jean-François Boclé (artiste plasticien, Martinique-Paris) et Androula Michael (Univ. Picardie) à propos de l’exposition « Retours à l’Afrique ».
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Pause

11h15 Jean-Bernard Ouédraogo, sociologue, LAIOS, CNRS-EHESS

12h ​Discussion générale

12h30 Visite de l'exposition Hallucinose (L'histoire commence ici)

Pause

14h30 Nommer autrement, performer le réel : de la décolonisation du savoir par l'art - Voir la vidéo
| Paola Lavra, anthropologue, CCA, Martinique,

15h15 Au nom du père. Figures paternelles, figures masculines décomposées - Voir la vidéo
| Bruno Pédurand, artiste plasticien, CCA, Martinique

Pause

16h15 Interventions de Lucie Bouche et Jordan Éliazord, étudiants du Campus des Arts, Martinique - Voir la vidéo

17h Discussion générale avec l’ensemble des intervenants

 

Visuel réalisé par les étudiants du Campus Caraïbéen des Arts, avec leurs enseignants Frédéric Lagnau, Raphaëlle Hayot, Paola Lavra, Bruno Pédurand.

Journée d'études du groupe de recherche Mondes Caraïbes et Transatlantiques en Mouvement. Le groupe MCTM associe par convention la Fondation Maison des sciences de l’homme Paris (FMSH) et l’UMR « Passages », CNRS (resp. Christine Chivallon), en collaboration avec le CESSMA (Paris Diderot avec Didier Nativel) et l’Université de Paris 8 (LLCP avec Matthieu Renault).

 

 

Publié le 29 janvier 2020