De la guerre à la paix. Espoirs démocratiques dans une Allemagne vaincue, 1916-1923

Un novembre de guerre et paix | Jeudi 15 novembre
Jeudi
15
novembre
2018
18:00
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La fin de la Grande Guerre, plutôt que sa victoire, est au centre des derniers événements officiels qui commémorent, depuis 2014, son centenaire. La fin du conflit si meurtrier, avec ses quelque 9 millions de morts et de disparus, amène les Etats à repenser leur régime politique sous un mode plus démocratique.

Les éditions de la FMSH et le groupe de recherche sur la culture de Weimar s’inscrivent pleinement dans cette perspective et proposent deux événements : 

  • 8 novembre 2018 : De l’Indus à la Somme : les Indiens de l’armée britannique sur le sol français entre 1914 et 1918. Cette rencontre nous transporte ainsi sur le sol français défendu par des soldats (fantassins et cavaliers) indiens de l’armée britannique entre 1914 et 1918.
  • 15 novembre : De la guerre à la paix. Espoirs démocratiques dans une Allemagne vaincue, 1916-1923. Cette soirée est centrée sur l’Allemagne, sur la paix, sur les mouvements et expériences démocratiques révolutionnaires qui ont jalonné la naissance de la république de Weimar. Au cours de cette soirée des textes pacifistes et féministes seront lus par un comédien.

Pour accompagner ces deux soirées, la Bibliothèque Laboratoire de la FMSH a élaboré, à destination du public, une bibliographie dédiée aux thématiques abordées : les colonisés enrôlés dans les armées des belligérants, avec une attention portée sur les soldats indiens de l’Empire britannique ; et, une fois la paix arrachée, les mouvements pacifistes, féministes et révolutionnaires en Allemagne. La diffusion à tous de cet outil de recherche sera disponible sur le portail internet de la Bibliothèque de la FMSH sous l’intitulé Collection rubrique «présentoirs et bibliographie »

 

Soirée du 15 novembre :
De la guerre à la paix. Espoirs démocratiques dans une Allemagne vaincue, 1916-1923

La soirée est tout entière dédiée à la fin de la guerre et à la création d’une démocratie que le peuple allemand réalisera aidée par les avancées politiques issues des révolutions française et russe.

La soirée est présentée et animée par Christian Roques, maître de conférences en Etudes germaniques, Université de Reims Champagne-Ardenne.

Première partie

Elle débute par les appels d’Ernst Bloch adressés au peuple allemand à combattre le despotisme prussien pour qu’advienne une Allemagne nouvelle.

Sous la plume d’Ernst Bloch paraissent ce mois aux éditions de la MSH La lutte, pas la guerre. Ecrits pacifistes radicaux (1918) un recueil composé de trois de ses écrits pacifistes. Le philosophe y expose et analyse, entre autres, tous les avantages, sur les plans politique et moral, d’une défaite militaire prussienne. Le peuple allemand doit battre la Prusse afin de commencer la rénovation politique de l’Allemagne et d’offrir à l’âme allemande éprise de liberté la chance de se concrétiser.

Des extraits de ces appels sont lus au cours de cette première partie.

Avec :

  • Gérard Raulet, philosophe, germaniste, professeur à l'Université Paris-Sorbonne
  • Alexandre Styker, artiste-interprète

 

Deuxième partie

La soirée se poursuit inspirée par l’ouvrage collectif Allemagne 1917-1923. Le difficile passage de l'Empire à la république, publié aux éditions de la MSH, et expose des diverses expériences démocratiques dans une Allemagne effondrée.

Au sortir de la guerre, l’Allemagne a en effet perdu 13 % de son territoire, le dixième de sa population (8 millions de personnes), la totalité de ses colonies et a subi la réduction de son armée. Elle doit en plus payer la totalité des dommages subis par les alliés. Un lourd tribut aggravé par le poids moral de l’humiliation. C’est dans ce climat que tente de naître la première république allemande qui, jusqu’à sa chute, sera en proie à tous les excès et les aléas d’un régime de type démocratique. La coalition qui gouverne ne cesse d’être ébranlée par les affrontements que se livre la droite comme la gauche, la bourgeoisie dérivant vers la droite, le prolétariat vers l’extrême-gauche, tandis que l’on assassine des politiciens. Dans cet état de crise permanent, des mouvements expérimentent des formes politiques, telles les républiques des conseils de Bavière, et les féministes obtiennent l’égalité juridique entre les sexes ainsi que le vote des femmes.

Marianne Weber, l’épouse de Max, fut l’un de celle qui a contribué à ce succès, comme on le lit dans le dossier de la revue Socio 7, où son inédit en français La Nouvelle Femme est ici l’objet d’une présentation et d’une lecture.

Avec :

  • Anne-Laure Briatte, maîtresse de conférences en études germaniques, Université Paris Sorbonne, et de 2018-2019 FRIAS Junior Fellow et Marie Curie Fellow of the European Union, University of Freiburg
  • Michèle Dupré, germaniste, sociologue du travail, centre Max Weber (UMR5283), chercheure
  • Nathalie Le Bouëdec, maîtresse de conférences en études germaniques (civilisation), chercheure au Centre interlangues (EA 4182, Université de Bourgogne Franche-Comté)
  • Cécile Poncet, diplômée d’un master 2 d'Etudes germaniques de l'Université Paris-Sorbonne.
  • Alexandre Styker, artiste-interprète

Publié le 15 novembre 2018