Les objets et la construction des identités de genre en France au XVIIIe siècle : un état des lieux

Présentation d'une recherche en cours dans le cadre des "Jeudis de la Maison Suger", séminaire de recherche des résidents.

Cette séance accueillera Sihem Kchaou pour une réflexion sur le rôle des objets dans la construction des identités de genre en France au XVIII^e siècle. À la croisée de l’histoire de la culture matérielle, de l’histoire du genre et des pratiques quotidiennes, cette intervention proposera un état des lieux d’une recherche en cours consacrée aux objets associés à la noblesse française, et aux enjeux méthodologiques et historiographiques que soulève leur étude dans une perspective de genre.

Le thème du projet de recherche

« La question du rôle des objets dans la construction des identités de genre au cours de l’histoire a jusqu’à présent suscité peu d’attention. Notre projet de recherche, intitulé « Les objets et la construction des identités sexuées : le cas de la noblesse française au XVIII^e siècle », entend explorer cette problématique en adoptant une approche au croisement de l’histoire de la culture matérielle, de l’histoire du genre et de celle des pratiques quotidiennes. Ce travail vise à interroger la manière dont les objets - par leur forme, leur usage et leur mise en scène - contribuent à la définition et à la performance des identités sexuées. Existe-t-il, à l’époque moderne, des objets spécifiquement associés aux hommes ou aux femmes ? Comment les individus s’approprient-ils ces objets dans le cadre de leur vie quotidienne ? Dans quelle mesure ces objets participent-ils à la reproduction ou, au contraire, à la remise en cause des normes et des stéréotypes de genre ? Nous nous proposons ici de dresser un état des lieux de ces questionnements et d’en esquisser les principaux enjeux méthodologiques et historiographiques, en ouvrant la réflexion sur les pistes qu’offre l’étude croisée des objets et du genre dans une perspective historique renouvelée. »

L'intervenante

Sihem Kchaou est maîtresse-assistante au département d’histoire de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités-Université de la Manouba, et membre du Laboratoire Cultures, Technologies et Approches philosophiques (Philab), rattaché à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis-Université de Tunis. Elle était membre du Conseil de l’université de la Manouba de 2017 à 2020.

Elle est titulaire d’un doctorat obtenu dans le cadre d’une cotutelle entre l’université de Tunis et l’université de Paris IV/Paris Sorbonne, puis d’une habilitation universitaire à partir de mars 2025 (obtenue de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis-Université de Tunis). Ses travaux de recherche s’inscrivent dans le champ de l’histoire sociale de la France moderne, avec un intérêt particulier pour la noblesse, l’histoire de la famille, des femmes et des modes de vie aux XVII^e et XVIII^e siècles.