Précarité subjective : une approche sociologique de la santé mentale

24 octobre | Séminaire de Elton Corbanezi
Jeudi
24
octobre
2024
18:00
19:30
Précarité subjective

Présentation d'une recherche en cours dans le cadre des "Jeudis de la Maison Suger", séminaire de recherche des résidents.

Elton Corbanezi est titulaire d’un doctorat en sociologie obtenu à l’Université d’État de Campinas en 2015. Depuis 2016, il est professeur de sociologie au Département de Sociologie et Science Politique de l’Université Fédérale de Mato Grosso, qu’il a dirigé de 2017 à 2019. Il est l’auteur du livre Saúde mental, depressão e capitalismo, publié chez Editora Unesp (2021), et est éditeur de la section sociologie de la revue scientifique Mediações, de l’Université d’État de Londrina. Dans le cadre de ses recherches au CERMES3 (CNRS, EHESS, Inserm, Université Paris Cité), il est bénéficiaire d'une bourse du CNPq (Conseil National pour le Developpement Scientifique et Technologique).

Le thème du projet de recherche

« Cette présentation vise à aborder la notion de précarité subjective afin de contribuer à une compréhension sociologique des problèmes de santé mentale. La précarité subjective peut être comprise comme un état individuel typique résultant de transformations des sociétés capitalistes contemporaines, qui ont établi et sacralisé des catégories telles que l'incertitude, l'instabilité, l'adaptation, l'autonomie, l'auto-réalisation, le changement, la fluidité, la mobilité, la rapidité, la flexibilité et le risque. Nous espérons montrer qu'outre les facteurs socio-économiques qui expliquent l'augmentation des problèmes de santé mentale, la conception même de vie intrinsèque à l'imaginaire néolibéral peut contribuer à l'interprétation du phénomène. Initialement, nous présentons la façon par laquelle le néolibéralisme est devenu une culture, en termes de production de valeurs sociales qui guident les modes de vie individuels. Ensuite, nous analysons comment la précarité subjective devient une norme sociale contre laquelle l'individu est incité à se retourner de manière isolée. Pour conclure, nous essayons de mettre en évidence des expériences collectives qui peuvent confronter cette précarité subjective. Nous comptons ainsi politiser la souffrance psychique en tant qu'expérience sociale, à la différence des explications de la psychiatrie et de la culture néolibérale qui tendent à la réduire à l'individu. »

L'intervenant

Elton Corbanezi : professeur de Sociologie et Science Politique à l'université Fédérale de Mato Grosso (UFMT)

Publié le 10 septembre 2024