David Max Moerman


David Max Moerman (doctorat de Stanford, 1999) est professeur au département des cultures asiatiques et moyen-orientales du Barnard College de l'université Columbia. Ses recherches portent sur la culture visuelle et matérielle du bouddhisme japonais prémoderne. Ses publications examinent des sujets tels que la représentation des paysages de pèlerinage dans la peinture, la littérature et les rituels ; l'enterrement des écritures bouddhistes ; la mort du Bouddha dans la peinture médiévale et la culture de l'imprimé ; les îles des femmes dans l'histoire des cartes japonaises ; la cartographie et la cosmographie bouddhistes ; et les serments religieux inscrits sur les talismans japonais.
Le projet
Titre : La découverte française du monde bouddhiste : la carte du monde bouddhiste japonais et les origines des études bouddhistes en Europe
"La carte bouddhiste du monde la plus grande et la plus détaillée, publiée en 1710 à Kyoto par le moine Hōtan, marquait une avancée majeure dans la cartographie bouddhiste. Elle se distinguait par son inclusion de l'Europe et des Amériques, tout en restant profondément influencée par la géographie de Xuanzang, un moine chinois du VIIe siècle. Cette carte a été redessinée et réimprimée rapidement dans des éditions simplifiées, dont l'une a été incluse dans l'encyclopédie japonaise Wakan sansai zue de Terajima Ryōan en 1712. Un siècle plus tard, Heinrich Julius von Klaproth a publié plusieurs versions européennes de la carte, basées sur les éditions japonaises. En 1836, l'historien Stanislas Julien a inclus une version encore plus détaillée de cette carte dans sa traduction du Récit de Xuanzang, un ouvrage majeur pour l'étude du bouddhisme en Europe. Cette traduction a facilité la reconstruction du pèlerinage de Xuanzang et a inspiré des explorations archéologiques en Inde et en Asie centrale. Les érudits Klaproth, Rémusat et Julien ont joué un rôle clé dans l'introduction de l'Asie orientale et du bouddhisme en Europe. Leurs travaux ont été essentiels à la création des premières sociétés savantes et à la formalisation de la sinologie et des études bouddhistes. Ils ont également révélé que les récits de pèlerins chinois comme Xuanzang et Faxian ne se contentaient pas de compléter les sources indiennes, mais offraient une nouvelle perspective historique et géographique du bouddhisme. Cette recherche porte sur l'étude des manuscrits compilés par Rémusat et Julien, qui contiennent les premières descriptions de cette carte en Europe, et les copies physiques de la carte originale de Hōtan et de l’encyclopédie dans laquelle elle apparaissait, conservés à la Bibliothèque nationale de France (BnF)."
Institution d'accueil : UMR8173 Chine-Corée-Japon, CNRS-EHESS
Bibliographie sélective
Publications récentes :
- The Japanese Buddhist World Map: Religious Vision and the Cartographic Imagination. Honolulu: University of Hawai’i Press, 2022.
- "India Through the Japanese Looking Glass: Cartographic Encounters and the Buddhist World Picture." In Mia M. Mochizuki and Ines G. Zupanov, ed., Palimpsests of Religious Encounter in Asia: 1500-1800. Leiden: Brill, 2025.
- "The Japanese Image of the Buddhist Earth: Geography, Cosmology, and the Culture of Vision." In Jeffrey Moser and Jason Protass, ed., Countless Sands: Medieval Buddhists and their Environments. Honolulu: University of Hawai’i Press, 2024.
- "Japan, Cartography, and the Art of World-Making." In Christine Guth, Melanie Trede, and Mio Wakita, ed., Japanese Art: Transcultural Perspectives. Leiden: Brill, 2024.
- "The Buddhist World Map in Edo Print Culture: Religious Vision in the Age of Mechanical Reproduction." In Joshua Schlachet and William C. Hedberg, ed. Interdisciplinary Edo: Towards an Integrated Approach to Early Modern Japan. New Abingdon: Routledge, 2024.


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