Révolution haïtienne (1791-1804) : pouvoirs, savoirs, émancipations

Journées d'études MCTM
Jeudi
05
Juin
2025
Vendredi
06
Juin
2025
Battle

huile sur toile de Janvier Suchodolski, 1845, Musée de l'Armée polonaise, Varsovie

huile sur toile de Janvier Suchodolski, 1845, Musée de l'Armée polonaise, Varsovie

Journées d'études organisées par MCTM avec le soutien de la FMSH, en partenariat avec le laboratoire Sophiapol (Université Paris Nanterre) et le LADIREP (Université d'État d'Haïti)

Comité d'organisation : Adler Camilus, Adama Ouattara-Sanz, Matthieu Renault

La Révolution haïtienne (1791–1804) paraît encore bien peu présente au sein des imaginaires révolutionnaires européens, des histoires occidentales de la liberté, de l’égalité et de l’émancipation, et des différents savoirs de la révolte. En ce sens, l’anthropologue haïtien Michel-Rolph Trouillot a parlé, dans Silencing the past (1995), d’un événement « impensable » tant il dérogeait aux catégories des logiques coloniales qu’il venait interrompre ; catégories dont les continuations néocoloniales pourraient permettre d’expliquer, au moins en première approche, le constat d’un oubli et d’une silenciation qui perdurent. Toutefois, l’essor des études sur la Révolution haïtienne au cours des vingt dernières années indique que les effets de cet effacement sont de plus en plus contestés. 

Dans ce contexte, tracer des itinéraires de recherche en partant de la Révolution haïtienne et de ses effets sur les sciences humaines et sociales, c’est très souvent par le même mouvement dessiner un portrait de la modernité, ou bien plutôt flouter les contours eurocentrés de celle-ci. C’est aussi, nécessairement peut-être, de prendre position quant aux significations politiques, passées et actuelles, de l’événement. Ce dernier a représenté dans des œuvres très différentes, chez C.L.R James ou chez Aimé Césaire, Frankétienne ou Susan Buck-Morss, l’un des noms propres de l’émancipation et de la révolte, l’un des maillons forts de l’histoire discontinue de la liberté. Comment la révolution des esclaves a-t-elle reconfiguré les pratiques, les savoirs et les imaginaires de l’émancipation et comment continue-t-elle de les transformer ?

Programme

Jeudi 5 juin

Visioconférence

14h-14h15

Introduction aux journées d'études (Adler Camilus, Adama Ouattara-Sanz, Matthieu Renault)

14h15-15h15

Marlène DAUT (Yale University) : Les intellectuels haïtiens des XVIIIe et XIXe siècles et l'écriture de la révolution haïtienne.
Edelyn DORISMOND  (Université d’État d’Haïti) : Révolution ‘’haïtienne’’ et imaginaire colonial.

15h30-16h30

Jean Waddimir GUSTINVIL (Université d’État d’Haïti) : Le spectre des fantômes de la révolution servile sur les luttes contemporaines.
Bildadson CADELUS (Université d’État d’Haïti) : Le temps d’après la révolution servile et l’expérience de la dette

16h45-17h45

Sibylle FISCHER (New York University): Guarico/Guárico: Reflections on 19th century Spanish America from a Haitian Standpoint.
Alyssa GOLDSTEIN SEPINWALL (California State University): Fear of a Black Revolution. The Haitian Revolution’s Presences and Absences on Screen.

18h-18h45

Discussion par Marie-Jeanne ROSSIGNOL (Université Paris Cité) et échanges avec le public.

Vendredi 6 juin

FMSH, 54 bd Raspail, Salle du Comptoir et visioconférence

10h15

Accueil du public

10h30-11h30

Welsman GASPARD (Université Paris Nanterre) : Aux origines de l'émancipation : la Révolution haïtienne ou le devenir de l'homme.
Norman AJARI (University of Edinburgh) : Morts parmi vous : vaudou, révolution et culture populaire

11h45-12h45

Adama OUATTARA-SANZ (Université Paris Nanterre) : Prémodernité, modernité désavouée ou contre-modernité ? La question de l'historicité de la Révolution haïtienne.
Adler CAMILUS (Université Paris 1) : Les Révolutions entre commencement et répétition pathologique.

Pause déjeuner

14h15-15h15

Jean-Jacques CADET (Université d’État d’Haïti)  : Révolution haïtienne et pensées critiques en Haïti.
Jean Gardy ESTIMÉ (Université Paris 8)  : La lutte pour l’égalité racialement dénaturée : Moreau de Saint-Méry et le récit d’une apocalypse.

15h30-16h30

Matthieu RENAULT (Université Toulouse – Jean Jaurès) : Les bolcheviks noirs. Sur C.L.R. James.
Jhon Picard BYRON (Université d’État d’Haïti) : Baron de Vastey ; les sources d’une pensée fondatrice

16h45-17h30 

Discussion par Magali BESSONE (Université Paris 1) et échanges avec le public.

Publié le 18 avril 2025