Renaissance des Humanités ou cénotaphe de l'humanisme
Les (dé)constructions de l’humanité au XXI siècle (Histoire, Philosophie, Politique, Culture)
Pourquoi faut-il encore une discussion sur la place de l'humanité dans un siècle qui pose systématiquement des formulations qui visent à son respect et à sa défense sans concession? Pourquoi la mettre à nouveau comme un topos d'interrogation? Parallèlement aux préoccupations des gouvernements démocratiques de respecter les garanties que suppose l'existence de l'humanité, le temps présent nous apprend également sur des divers figures de (des)humanisation. L'éducation même semble être affectée par la disparition des "humanités" dans la formation de nouvelles générations de citoyens. D'une certaine manière, la question de l'Humanité serait alors une question inactuelle, c'est-à-dire intempestive. Il convient de noter en ce sens qu'être intempestive depuis Nietzsche et Françoise Proust, ce n'est pas penser et agir contre le temps présent, mais à l’inverse à contre-poil, scellant une autre façon de penser. L’antérieur soulevant d’une certaine manière l’(in)actualité du présent. C’est ce que Walter Benjamin traduirait par avenir, qui est à la fois ce que le passé appelle et ce qui appel au passé. L’intempestif n'est ni une tâche ni une obligation, mais un aspect à prendre en compte pour penser le temps présent, ses imaginaires, ses récits de monde, ses diverses actions de fabrication. L’idée d’humanité transite encore par des domaines qui bannissent son idéal le plus essentiel - comme c’est celui de donner naissance à l’idée d’homme - même s’il fut celui d’un horizon jamais atteint. Cet horizon inachevé interroge en même temps la figuration dans le présent du projet de la civilisation, même s’il est annoncé systématiquement par les progrès de la science et de la technologie et par les moyens néolibéraux pour se faire une idée de démocratie. Mais un questionnement sur l’humanité ne pourrait pas oublier la situation historique des femmes, leur « bannissement » des problèmes de la cité, sa manière d’affronter la constitution de l’espace publique. Cette (in) actualité du présent qui chemine sur ces fulgurations nous oblige à replacer un questionnement autour des sens de l’humanité. Est-ce qu'elle existe encore? Quels sont les modes de son existence? On pourrait dire en quelque sorte que l’humanité n’existe pas «là où elle existe», car avant l’expérience de l’histoire et des systèmes économiques, l’idée qu’elle a de la justice et du droit comme un idéal préconçu qu’elle poursuit, d’une idée de civilisation, ne se produit pas au moyen d’une simple transformation mécanique des modes de production, mais sous l’influence clairement ressentie de cet idéal. Idéal perdu de paix et de bonheur, d'égalité et de fraternité, qui est une réminiscence du mythe de l'âge d'or, de Platon, de Tomas Moro et de Campanella et de toutes les religions.
Organisé par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie de l’Université Paris 8 (LLCP), le Laboratoire du changement social et politique de l’Université Paris 7 (LCSP), l’Institut des Hautes Études Latino-américaines de l’Université Paris 3 (IHEAL), le Centre de recherche sur l'action locale (CERAL) de l’Université Paris 13, la Red Internacional Pensamiento Crítico (RIPC), le Département de Philosophie de l’Université Autonome de Barcelone (Equipe de recherche : Justice et Démocratie : vers un nouveau modèle de solidarité, financée par le Ministère de l’Economie et Compétitivité de l’Espagne et la Chaire de philosophie contemporaine de l’Université de Barcelone), le Grecol-AL de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH) dans le cadre de la Semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes à Paris, avec le soutien de l’Institut des Amériques, avec la coopération de la Universidad de la República (Uruguay), Universidad de Chile, Universidad de Los Lagos, Universidad de Buenos Aires, Universitat Autònoma de Barcelona, Universidad de Valparaiso, Universidad de Playa Ancha et Universidad Austral (Valdivia).
Colloque international
Lundi 27 mai
9h - 18h
Maison de l’Amérique Latine | 217, Bd Saint-Germain, Paris 7
Mardi 28 mai
9h - 19h
Université Paris 7 | 5 rue Thomas Mann, Paris 13
Halle aux Farines, Amphithéâtre 12E
Mercredi 29 mai
10h - 16h30
FMSH | 54 Bd, Raspail, Paris 6
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