Projection-débat autour du film Sous les feuilles

Une soirée autour du film de Florence Lazar
Lundi
10
février
2025
19:00
21:30
Sous les feuilles

© Florence Lazar / Sister Productions

Le Réseau de recherche international Mondes de la Colonialité et TransModernités (MCTM), en collaboration avec Tropiques Atrium, organise une soirée autour du film de Florence Lazar « Sous les feuilles », en présence de sa réalisatrice et de personnes actrices ou témoins pour échanger à partir des différentes perspectives offertes par ce documentaire expérimental et poétique déployé dans des traces martiniquaises inattendues.

« Sous les feuilles », synopsis du film

Il y a quelques années, le cyclone Dean a retourné le sol de la Martinique : un cimetière d’esclavisés a resurgi à Anse Bellay. À l’hôpital psychiatrique se formule l’idée d’associer ce bout de terre en lisière de mer à une démarche curative inédite. Le lieu cristallise des attentions multiples que le film fait exister ensemble. S’entremêlent alors la parole des vivants, le soin des corps, les esprits des morts et l’empreinte coloniale. C’est la relation d’un lieu à ses invisibles, à ses fragments dispersés, le récit des plantes, ce qu’elles ont vu, ce qui a été tu.


Article de Catherine Bizern - Cinéma du Réel

Le cyclone Dean a retourné le sol de la Martinique : un cimetière d’esclavisés a resurgi. À l’hôpital psychiatrique se formule l’idée d’associer ce dernier à une démarche curative inédite. Le film entremêle la parole des vivants, le soin des corps, l’empreinte coloniale et le récit des plantes.

« C’est un jardin et c’est un cimetière. On peut y venir par la route et croiser l’histoire coloniale de l’île, là une maison de maître, ici les ruines d’un hôpital psychiatrique. On peut y venir par la forêt et y entendre le récit des plantes, y retrouver les savoirs enfouis et les pratiques secrètes des thérapies traditionnelles. On peut y arriver par le chemin de la graine du Barringtonia qui flotte sur les eaux et charrie avec elle les souvenirs de la tempête, celle-là même qui permit justement de découvrir sur ce pan de terre au bord de l’eau, les sépultures des esclavagisés et des premiers habitants de la Martinique, les Arawaks. Le film parcourt ces chemins successivement, des chemins qui se croisent et obligent à quelques détours. Sa trajectoire est une ligne sinueuse, mais peu à peu elle fait réapparaître en même temps et l’empreinte coloniale et les cultures ancestrales qui font la Martinique aujourd’hui. Et ce faisant nous ramène sans cesse à cet endroit-là, à la fois jardin et cimetière. Peut-être est-ce là que bat le cœur secret de l’île. Lieu de la connaissance, lieu où le passé ressurgit et où, porté par les récits, le paysage apaise les esprits des vivants comme des morts. Car c’est bien l’apaisement que tous pourraient venir chercher sous le Barringtonia qui a poussé là. Cet arbre qui à travers l’œil creusé dans son écorce porte un regard bienveillant sur les hommes, à moins que ce ne soit une bouche à travers laquelle il murmure son histoire à qui vient se recueillir là. »

Sous les feuilles

© Florence Lazar / Sister Productions

Sous les feuilles
Publié le 22 janvier 2025