Nuit Blanche au Comptoir
La nuit n’est pas l’inverse du jour. Cette réflexion est surprenante bien que chacun·e la comprenne à bas-bruit : ce que l’on fait de nuit, on ne le fait pas de jour, ce que l’on dit la nuit est souvent tu le jour. À la faveur de la nuit nos relations et nos manières d’être se modifient. Les sciences sociales se sont emparées depuis plus de vingt ans de cet objet obscur et délaissé, et leurs études sont formelles : l’espace-temps transforme toutes les personnes et les objets qui y entrent et en ressortent différents.
Pour ses 60 ans, la FMSH fait sa première Nuit Blanche et vous invite au cœur de son Comptoir pour observer les différents visages de la nuit. Géographes, anthropologues, musicologues, littéraires et historiens vous emmèneront, au travers de leurs parcours et travaux, vers de nouveaux horizons nocturnes.
Une opportunité inédite de découvrir Le Comptoir, le nouveau lieu de rendez-vous avec les sciences humaines et sociales niché au premier étage de la FMSH.
19h30-00h
- Dernière entrée : 23h20 -
Entrée libre
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Le Comptoir
54 boulevard Raspail
Paris 6
Éclairage des villes et pollution lumineuse
Samuel CHALLEAT, géographe / 20 min
Éclairer la nuit là où elle tombe reconfigure le lieu précisément où elle tombe en en transformant l’espace qui s’agrandit au lieu d’en être réduit, et la durée qui s’allonge là où recule l’obscurité. Alors, l’éclairage public s’étend, la dépense énergétique s’accroît, et la qualité écologique de l'environnement nocturne se détériore. Ce dernier aspect fait l’objet de l’attention de l’auteur qui expose ces détériorations et les choix socio-écologiques des populations et de leurs autorités pour les réduire.
Alain CABANTOUS, historien moderniste / 20 min
En privilégiant le cadre de l'Europe moderne (XVIIe-XVIIIe siècle), Alain Cabantous reviendra sur les distinctions et les complémentarités des comportements et des sentiments devant la peur de la nuit, devant la peur dans la nuit.
Nelly SANCHEZ, docteure en lettres / 20min
Quelle est la place du lit dans la littérature française ? Trop réduite alors même que ce lieu occupe un tiers de notre existence. Comment expliquer ce silence relatif sur cet objet/lieu qui symbolise à lui seul toute la condition humaine ? Retour sur les journées d'études organisées le 20 et 21 mars à l'université de Limoges.
Brigitte BAPTANDIER, ethnologue et sinologue / 20 min
Un pèlerinage au mont sacré de l’Ouest, le Mont de la fleur (Chine), doit s’accomplir au cœur de la nuit afin d’absorber les émanations de l’aurore au lever du soleil. Une randonnée céleste entre rêves, mythes et altération des sens. Une dynamique nocturne créatrice de métamorphoses.
Guy BORDIN, ethnologue, réalisateur / 20 min
Représentations et vécu de la nuit des Inuit du village de Mittimatalik, situé au nord du 72e parallèle sur la Terre de Baffin, c’est-à-dire un des villages inuit les plus au nord, au-delà du cercle polaire, là où selon solstices et équinoxes la vie oscille entre obscurité permanente et lumière continue. Dans ces conditions, comment les importantes fêtes nocturnes prises dans leur ensemble informent le rapport inuit à la nuit et influencent les cycles temporels de la vie familiale et sociale.
La nuit prend ici un sens métaphorique pour celles qui furent confrontées à l’impossibilité de poursuivre leurs travaux. Les conditions politiques apparues dans leur pays ont entravé leur liberté académique. En exil, elles tentent de la recouvrer. Depuis ce seuil en clair-obscur, elles viennent nous en parler. / 40 min
Cristiane DERANI
Professeure de Droit International, Économique et de l’Environnement à l’Université Federal de Santa Catarina (Brésil) et lauréate du programme DEA de la FMSH, Cristiane DERANI est actuellement en France à l’Université Panthéon Sorbonne Paris 1, pour travailler sur un projet abordant les systèmes agricoles, la biodiversité et les changements climatiques. Au Brésil, elle coordonne le réseau latino-américain sur le nouveau constitutionnalisme démocratique. Elle a pu sentir, dès les premiers moments du gouvernement antérieur, la politique de combats contre les universités et les sciences humaines. Présidente des études de Maîtrise et Doctorat de son université, Cristiane Derani a dû faire face aux coupes colossales des budgets de recherches. Dès lors, le congrès organisé chaque année sur le nouveau constitutionnalisme latino américain n’a pas été financé pour cause de "financement de rencontres communistes".
+ Lauréate du programme DEA
Deborah PUCCIO-DEN, ethnologue / 20 min
En cinq scènes nocturnes européennes ethnographiées sur le long terme, l’autrice révèle les relations structurantes qui, cachées de jour, s’énoncent pourtant bien la nuit mais d’une toute autre manière : bal masqué slave, procession nocturne d’une vierge andalouse, omerta mafieuse, rêverie d’un juge anti-mafia cloîtré et danse kizomba en banlieue entre partenaires sexués et quasiment muets.
Brigitte BAPTANDIER
Ethnologue, sinologue, directrice de recherches au CNRS, elle débute ses recherches à Taïwan (1979) puis en Chine, principalement au Fujian où elle se rend régulièrement depuis 1986, au Jiangxi et au Hunan depuis 2004. Une grande partie de ses livres en français sont publiés à la Société d’ethnologie de Nanterre. Elle y dirige la collection Écritures et avec Gisèle Krauskopff la collection « Recherches sur la Haute Asie ». Elle a récemment publié avec Mark Edward Lewis The Lady of Linshui Pacifies Demons: A Seventeenth-Century Novel au University of Washington Press. Fin juin paraîtra Que jamais le temps ne se brise à la Société d’ethnologie de Nanterre.
Guy BORDIN
Ethnologue, Guy Bordin est chargé de cours en culture inuit à l’Inalco et membre associé du Cerlom (Inalco). Spécialiste du monde inuit, ses recherches portent sur les représentations de la nuit chez les Inuit canadiens ; il s’intéresse également aux relations entre humains et non-humains dans cette société. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et a publié de nombreux articles dans diverses revues et livres collectifs. Il a également réalisé huit films, aux limites entre documentaire et fiction, avec le plasticien et réalisateur Renaud De Putter, et est enfin l’auteur de deux romans.
Assia BOUNNAH
Libraire, titulaire d’un master 2 en littérature comparée de l’Université de Paris Sorbonne en littérature comparée, Assia BOUNNAH est passionnée de poésie.
Alain CABANTOUS
Historien, professeur des Universités en histoire moderne, Alain Cabantous est l’auteur de nombreux ouvrages dans deux domaines qui ne l’ont jamais quitté : l'histoire des populations maritimes en Europe occidentale (XVIIe - début XIXe siècle) ; et l'histoire sociale de la culture dont l'un des éléments regroupe un travail sur le temps (histoire du dimanche, de Noël) et en particulier de la nuit. Il a récemment paru sous sa direction, Les ombres de Clio. Les nuits historiques existent-elles ? (XVIe-XXe siècle) aux éditions du CNRS.
Samuel CHALLEAT
Géographe de l’environnement, chargé de recherches au CNRS (laboratoire GÉODE UMR 5602 CNRS-Université de Toulouse 2) et coordinateur de l'Observatoire de l'environnement nocturne, les travaux de Samuel Challéat portent sur les différentes actions menées par les territoires pour préserver l’obscurité, valoriser l’environnement nocturne et lutter contre la pollution lumineuse. Il est par ailleurs l'auteur de Sauver la nuit. Comment l'obscurité disparaît, ce que sa disparition fait au vivant, et comment la reconquérir aux éditions Premier Parallèle.
Cristiane DERANI
Professeur de Droit international, droit économique international, et droit international de l’environnement à Université Fédérale de Santa Catarina (depuis 2010), Cristiane Derani est Vice-recteur d’Études Supérieures à l’Université Fédérale de Santa Catarina (UFSC, Brésil). Fellow du Centre pour la Gouvernance de l’Environnement, de l’Énergie et des Ressources Naturelles (C-EENRG), Université de Cambridge, elle est également membre du groupe d’experts du Programme des Nations Unies « Harmonie avec la nature ». Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages et articles sur le droit de l’environnement, économique, la protection de la biodiversité, la sécurité alimentaire et le changement climatique.
Bernard LORTAT-JACOB
Ethnomusicologue, Bernard Lortat-Jacob a été directeur de recherche au CNRS et responsable du Laboratoire d’ethnomusicologie du Musée de l’homme de Paris. Il a consacré ses recherches aux musiques essentiellement rurales de la Méditerranée, à leurs champs de signification, à leur ancrage social et aux règles qui les gouvernent, relevant de la stricte oralité. Son dernier ouvrage Petits pays, grandes musiques. Le parcours d'un ethnomusicologue en Méditerranée a été salué par l’Académie Charles Cros Coup de Cœur musiques du monde 2021. A temps perdu, comme il le dit, il écrit des chansons personnelles (textes et musiques) inspirées du quotidien et modulées par son humeur-humour du moment. Il s’accompagne au piano électrique.
Deborah PUCCIO-DEN
Ethnologue, directrice de recherche au CNRS et du LAIOS-IIAC elle est responsable de l’équipe triennale internationale de l’EHESS « Arts et intelligences du silence » qui mène une réflexion interdisciplinaire sur le silence comme objet théorique, comme pratique de relations sociales, comme expérience de vie politique et comme sujet de la création artistique. Elle est l’autrice de nombreux articles et ouvrages dont celui à paraître fin juin La nuit de la parole. Écouter le silence à la société d’ethnologie de Nanterre.
Nelly SANCHEZ
Docteure ès lettres, spécialiste de la littérature féminine du XIXe et du XXe siècle, est membre associée à l’équipe « Espaces humains et interactions culturelles » de la faculté des lettres et des sciences humaines de Limoges. Autrices de nombreuses publications, elle est également collagiste pour interroger les stéréotypes et révéler, à la manière des surréalistes, l'envers de la réalité.
Pedro VIANNA
Économiste, Pedro Vianna vit en France depuis 1973, après avoir été exilé au Chili de 1971 à 1973. Poète, homme de théâtre, traducteur, à ce jour, il a publié de nombreux recueils de poésie. Il est engagé depuis presque 50 ans dans la défense des migrants en général et des réfugiés en particulier. Il est membre du conseil scientifique de la revue Migrations Société pour laquelle il écrit régulièrement. Il collabore régulièrement à la revue SIGILA.
Mário Soares : l’exil d'un démocrate pro-européen
L'abolitionnisme pénal
Centralisation et rigidification des rapports de pouvoirs
