(Non-)recours au congé de paternité en France et normes de présence paternelle (2002-2021)

Découvrez la troisième séance du séminaire « Regards croisés sur la petite enfance » 2024-2025 : (Non-)recours au congé de paternité en France et normes de présence paternelle (2002-2021).

Le séminaire aborde la question de la petite enfance sous l’angle d’une construction sociale, historique et culturelle. Les théories et savoirs relatifs à la conception, la naissance et au développement de l’enfant y sont analysés dans ses interactions avec son entourage et selon les normes de genre. Dans ce contexte, le séminaire s’intéresse aux frontières de cette catégorie d’âge et aborde la question de sa temporalité selon les normes médicales, internationales, anthropologiques ou historiques.

Dès son instauration en 2002 et jusqu’à sa réforme en 2021, le congé de paternité de deux semaines a fait l’objet d’un succès immédiat. Court, bien indemnisé et répondant aux normes contemporaines de  « bonne » paternité, toutes les conditions semblaient réunies pour favoriser son utilisation. Dans ce contexte, ce sont moins les pères qui utilisent ces deux semaines que ceux qui renoncent à leur droit qui interrogent. Qui sont les pères qui n’utilisent pas le congé de paternité en France ? Comment expliquer ce non-recours ? À partir d'enquêtes statistiques et d'entretiens répétés avec des hommes avant et après la naissance de leur enfant, cette intervention présentera les caractéristiques des pères qui n’ont pas pris leur congé et retrace les mécanismes sous-jacents au non-recours. Elle discutera plus largement en quoi le recours au congé et la dévalorisation des non-recourants en tant que « pères absents » sont particulièrement emblématiques des normes de « présence paternelle » actuelles.

• Alix Sponton : post-doctorante en Sociologie au CRESPPA (Université Paris Nanterre) et à l’ INED, affiliée au CRIS (IEP de Paris).
• Discutante : Nathalie Sage Pranchere : historienne (IRD)