Les espaces de la théorie : topologies et expériences de la pensée

Quatrième séance du Séminaire International de Sémiotique à Paris 2022-2023

Intervenants :

• Ivan Darrault-Harris (Université de Limoges)
  Du bon usage modélisateur de l’ellipse : du métro parisien à la séance de psychothérapie

Les stations du métro parisien, à cause de leur plafond ellipsoïde, induisent un curieux phénomène acoustique : un usager murmurant sur le quai d’en face est parfaitement entendu en dépit de la distance qui l’eût logiquement interdit. Ce phénomène d’échange inattendu entre les deux foyers de l’ellipse permet de modéliser les relations recherchées entre les sources d’énonciation en situation de psychothérapie. Où l’on découvrira que le recours à la figure de l’ellipse, au-delà d’une banale schématisation, a permis le développement imprévu des conditions de réussite de l’action psychothérapeutique.

• Didier Tsala-Effa (Université de Limoges)
  Ellipses, lacunes, allusions et incorporation comme base topologique : l’apport de Merleau-Ponty et des sciences cognitives

Les progrès conjoints réalisés en robotique, en mécatronique et en intelligence artificielle font aujourd’hui plus qu’accélérer le développement et la mise en production de systèmes automatisés de plus en plus performants et autonomes. Tous les domaines d’activités humaines (industrie, production, services, transports, agriculture, santé, R&D, militaires, économiques, financiers et sociaux) subissent ou subiront de profondes mutations sous l’effet de ce déferlement. En plus de nombreuses questions qui se posent, une, particulièrement récurrente lorsqu’on les déploie pour des usages libres, est celle de l’adhérence de certains de ces systèmes (robots sociaux, interfaces dynamiques, etc.) à ceux à qui ils sont destinés. Force est de constater que nombre de ces expériences ne sont pas concluantes. En effets les cas de défaillances des robots sociaux sont légion (voir par exemple). En partant de différentes hypothèses autour de la notion de saillance, nous comptons montrer que ces défauts d’adhérence sont le fait de la difficulté pour ces systèmes à se garantir et à trier les accroches attendues pour les environnements où ils sont enjoints d’opérer. Ce sera l’occasion de revenir sur des concepts tels que les lacunes, les ellipses, les allusions ou encore l’incorporation, déployés par Merleau Ponty et en sciences cognitives. Réinterroger ces concepts nous semble essentiel pour saisir les modèles topologiques (ou diagrammatiques ?) qui contraignent l’action de ces systèmes dans ces environnements moins programmatiques.

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