Les espaces de la théorie : topologies et expériences de la pensée

Troisième séance du Séminaire International de Sémiotique à Paris 2022-2023

L'objet du séminaire de cette année est de comprendre le circuit entre l’expérience de la pensée, l’acte d’imagination et les espaces d’inscriptions de ces expériences, en considérant que les inscriptions peuvent être elles-mêmes non seulement des fixations d’un processus de pensée, mais aussi des expériences qui élargissent l’imagination et relancent l’expérience. Nous allons tenter de produire une cartographie interdisciplinaire des schématisations de la théorie qui ont été stabilisées dans l’histoire des disciplines citées ainsi que d’investiguer les documents laissés par les différents théoriciens lors de la formulation, reformulation, publication, rectification de ces schématisations.

Intervenants :

• Alessandro Sarti (EHESS)
  La morphogenèse des mille plateaux

Si, dans les dynamiques physiques, le plan différentiel est fixé et dans les dynamiques structurelles il devient un plan de contrôle, dans l’hétérogenèse différentielle il se transforme dans un espace de composition. On va se plonger dans cet espace théorique pour observer les différents régimes de l’hétérogenèse, à la fois pour la construction des plans de l’expression et du contenu et pour la constitution des agencements collectifs d’énonciation.

• Claudio Paolucci (Université de Bologne)
  Perception, imagination and diagrams

In my last book Cognitive Semiotics Integrating signs, mind, meaning and cognition, I try to build a nonrepresentationalist account of cognition through semiotics, tying semiotics with Enactivism, Pragmatism and Material Engagement Theory. In this view, inscriptions and the loop with the external medium are not fixations of a thought process, but experiences that extend imagination and cognition in the environment. What I want to show in my talk is how this view can enter the current debate on perception, thinking at perception as an enactive and diagrammatic process through priors and interpretants and not as a sampling or a representation of the features of the world. I claim that perception is a form of controlled hallucination, where, with “controlled hallucination”, I mean the product of imagination controlled by the world. The way in which we match the hallucination of imagination with the control of the world is through diagrams and narratives.
The main idea is that hallucination is the model of perception and not a deviant form of it. With “Hallucination”, I mean the morphological activity of production of forms of imagination, which remains crucial both when it is not controlled by the world - as in the case of hallucination, imagination or dream - and when the world controls it, as in the case of online perception. Diagrams and the iconisation of thought are crucial in order to anchor imagination in the environment, shaping perception through meaning and values

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