L'écriture du paysage : un détour poétique pour aborder le génocide au Rwanda

La Maison Suger a le plaisir de vous convier au séminaire L'écriture du paysage : un détour poétique pour aborder le génocide au Rwanda, au cours duquel les chercheuses en résidence, Vanessa Ferreira Vieira et Rosanne Bezerra de Araújo, vous présenteront leur recherche.

Vanessa Ferreira Vieira est doctorante en Langues Étrangères et Traduction (PPG-LETRA) à l'Université de Sao Paulo, au Brésil. Son sujet de thèse est l’étude des œuvres autobiographiques de l'écrivaine rwandaise Scholastique Mukasonga. Elle est titulaire d’un master en Études de Littérature, elle a soutenu en 2020 son mémoire intitulée Autobiografia de meu pai: La place, de Annie Ernaux, à l’Université Fédérale Fluminense, à l’État du Rio de Janeiro (Brésil). La littérature d’expression française constitue un domaine de sa recherche, axée sur les écritures de soi en lien avec les questions sociales et historiques.

Rosanne Bezerra de Araújo est professeure à l'Université Fédérale du Rio Grande do Norte (UFRN), Natal, Brésil, depuis 2009. Elle enseigne au Département des Langues et Littératures Étrangères Modernes et au Programme des Études Postgrade en langue et littérature où elle a été coordinatrice de 2022 à 2023. Ses domaines d'intérêt sont la littérature brésilienne, la littérature comparée, les théories critiques, l'enseignement et l'apprentissage des langues étrangères. Elle a obtenu son doctorat ès Lettres à l'Université Fédérale de Paraíba (UFPB) avec une année de recherche au Royaume-Uni (2007-2008) à l'université de Nottingham. Elle a publié sa thèse, Niilismo heroico em Samuel Beckett e Hilda Hilst : fim e recomeço da narrativa en 2012. Son expérience en matière d'enseignement et de recherche porte sur le genre romanesque (la naissance du roman anglais du dix-huitième siècle à l'époque contemporaine). Elle étudie également le Théâtre de l'Absurde, en particulier le théâtre de Beckett. Elle est membre depuis 2011 du groupe d'études beckettiennes à l'Université de São Paulo (USP).

Le projet

« Est-il possible d'imaginer un nouveau monde à habiter à partir d'un scénario d'extermination ? Cinquante ans après sa naissance, l’écrivaine franco-rwandaise Scholastique Mukasonga a publié son premier livre, Inyenzi ou les Cafards (2006), un récit autobiographique dont le discours est centré sur le génocide contre les Tutsi survenu en 1994 au Rwanda. À partir de là, d'autres ouvrages sur le même thème ont été publiés par l'auteure, dévoilant de nombreux refuges, des lieux où vivaient des personnes dont le seul but était d'échapper à la mort. La transmission des mémoires douloureuses, individuelles et collectives, révèle un style d’écriture particulier en Mukasonga, glissant vers la poétique, toujours avec un accent sur les paysages qui entourent les personnages. Selon l'écrivain antillais Édouard Glissant, une nouvelle façon de penser le monde est possible, dans une dynamique de perception de l'altérité et d’un changement dans l'imaginaire des humanités. Le but de cette recherche est donc d’analyser si ces lieux tissés dans l'univers de l'écriture poétique constituent une voie possible de déconstruction des pensées de l'inhospitalité, du désespoir et de la peur, à partir de la philosophie de Glissant. »