La statistique publique au Cameroun, un héritage colonial ?

14 novembre | Séminaire « Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIII-XXIe siècles »
Jeudi
14
novembre
2024
10:00
12:00
Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIII-XXIe siècles

Les interprétations économétriques des effets de la domination coloniale moderne fondées sur les statistiques coloniales et les recherches qui interrogent les interactions entre les empires coloniaux, les populations colonisées et les institutions internationales, suscitent un intérêt renouvelé pour la production statistique impériale. Celle-ci reste pourtant mal connue.

Découvrez la deuxième séance du séminaire « Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIII-XXIe siècles » : « La statistique publique au Cameroun, un héritage colonial ? » avec Eric Marcel ONANA, titulaire d’un Doctorat en Histoire Économique et Sociale de l’Université de Yaoundé I (Cameroun). Il est chercheur indépendant et s’intéresse particulièrement aux questions de statistiques en histoire. Il est par ailleurs membre de l’International Research Network (IRN) « Chiffrer et classer en Afrique francophone des origines au XXe siècle : Cameroun, côte d’ivoire, Madagascar et Sénégal, genèse d’un réseau continental (COUNT) », membre de l’Association Camerounaise d’Histoire Économique et Sociale, membre du Groupe de recherche Bloch-Febvre d’histoire économique et sociale. Sa dernière publication porte sur « la mesure de l’indice des prix à la consommation au Cameroun sous administration française (1938-1960). »

La statistique publique au Cameroun est le prolongement d’une dualité mandataire puis tutélaire de deux systèmes de statistique ayant été introduits par deux entités étatiques et politiques (France – Grande Bretagne), désignées par la SDN (1919), puis par l’ONU (1947) pour conduire ce territoire vers l’indépendance (Cameroun oriental en 1960 et Cameroun occidental en 1961). Dans un État nouvellement créé, deux systèmes de statistique, non véritablement acquis, ne sauraient faire l’objet de chamboulements immédiats. Le Cameroun s’inscrit d’abord dans la continuité (1960-1967), par la suite, le choix d’un système de non alignement à l’international le conduit à une posture de non alignement statistique, paradoxalement dotée d’un penchant politique fort, qui collabore à rendre plus utile une organisation statistique somme toute classique (1968-1990), mais qui participe au renouveau du service public, à la résolution des crises et à la modernisation de l’État (1990-2000) par le truchement des expériences étrangères, collectives et individuelles.

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Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIII-XXIe siècles

Programme 2024-2025

Séminaire "Chiffrer et déchiffrer les empires,XVIII-XXIe siècles"
Publié le 17 octobre 2024