La fabrique internationale des statistiques pour les pays en développement : le cas des nations Unies

Les interprétations économétriques des effets de la domination coloniale moderne fondées sur les statistiques coloniales et les recherches qui interrogent les interactions entre les empires coloniaux, les populations colonisées et les institutions internationales, suscitent un intérêt renouvelé pour la production statistique impériale. Celle-ci reste pourtant mal connue.

Découvrez la première séance du séminaire « Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIII-XXI^e siècles » : «La fabrique internationale des statistiques pour les pays en développement : le cas des nations Unies » avec Raymond Ebalé, professeur d’histoire économique contemporaine à l'Université de Yaoundé1 et Ebolowa au Cameroun.

Depuis l’avènement de l’Organisation des Nations Unies (et peut-être bien avant), la fabrique des statistiques a pris une grande ampleur dans le monde. Ce besoin de consommation statistique, principalement dans les pays en développement, reste guidé par le souci de planification économique en vue d’asseoir les processus de croissance économique et social. Cependant, le questionnement quant aux méthodes de production de ces données demeurent, aussi bien pour le profane que pour bon nombre d’experts qui en sont les consommateurs. Il s’agit ainsi, dans notre communication, d’interroger la (les) méthodologie (s) usitée (es) par les Nations Unies pour la production statistique tournée vers les pays en développement. Les résultats montrent que du fait de la faiblesse des appareils statistiques dans ces régions, la fiabilité des données publiées est incertaine.