Du cœur à l'ouvrage : dans l'intimité du travail des archéologues

Exposition de photographies | Du 7 novembre au 13 décembre 2022
Lundi
07
Nov.
2022
Mardi
13
Déc.
2022
visuel_du coeur à l'ouvrage-exposition
©J.-Fr. Piningre, Direction régionale des antiquités

L’exposition « Du cœur à l’ouvrage : dans l’intimité du travail des archéologues » présente plus de soixante photographies issues des archives du Service régional de l’archéologie des Hauts-de-France. Ces photographies d’ambiance, rarement dévoilées au public, témoignent d’une grande liberté dans la prise de vues et présentent l’intérêt de la spontanéité. Elles livrent aussi au spectateur une vision non censurée de la vie quotidienne des archéologues des années 1960 à nos jours.

Une exposition créée par la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France et accueillie par la Fondation Maison des sciences de  ’homme du 7 novembre au 13 décembre 2022. Retour sur cet événement

Un regard différent sur l'archéologie

Les photographies d’ambiance des chantiers archéologiques présentées dans cette exposition sont rarement montrées. Ce hors-champ pris dans la spontanéité du moment capture un instant de vie, éveille l’imagination, suggère un contexte et permet ainsi de mieux appréhender la communauté des archéologues. Présentée pour la première fois au grand public, cette exposition est le résultat d’une collaboration entre deux services du ministère de la Culture en région : le Service régional de l’archéologie Hauts-de-France et les Archives nationales du monde du travail. En donnant à voir ce qui n’est pas dévoilé habituellement au public, le récit composé par les photographes de l’exposition propose un regard différent et renouvelé sur l’archéologie.

Une vision poétique et ludique de l’archéologie

Contrairement aux photographies scientifiques qui obéissent à un certain protocole, la présentation de ces « instantanés de travail » dessine l’évolution de la profession sur le temps long : les outils, les gestes, les méthodes, les conditions de vie. Ils livrent aussi au spectateur une vision non censurée de la vie quotidienne des archéologues des années 1960 à nos jours, l’envers du décor habituellement montré par les documentaires focalisés – à raison – sur la construction du discours scientifique. À l’image des photographies de plateau, ils constituent un making of du chantier archéologique et des ficelles de la profession, montrant en même temps que ses rites, ses instants de bonheur et ses galères. La contemplation de ces photographies procure ainsi une émotion qui va au-delà de leur qualité artistique, probablement parce qu’elles figent un moment de vie dont on ressent l’intensité. À travers et au-delà des émotions suscitées, se dessine le métier de l’archéologue.

La réalité derrière le mythe

Pour Luc Vallin, membre de l’équipe du Service régional de l’archéologie Hauts-de-France ayant conçu l’exposition, il s’agissait avant tout de rendre visible la réalité cachée derrière le mythe de cette vocation. « Les archéologues sont encore trop souvent considérés comme des personnages de roman au même titre que les détectives ou reporters, auxquels on prête les mêmes traits de caractère : curiosité, ténacité, goût de l’aventure. Pour percevoir la réalité cachée derrière le mythe, il faut suivre les archéologues sur leur lieu de travail, accepter le lent déroulement du temps, nécessaire à l’exhumation du passé, et faire corps avec la terre pour décoder son langage. Avant tout, nous avons voulu rendre hommage aux femmes et aux hommes dont le travail obstiné est trop souvent éclipsé par les découvertes archéologiques que relaient les médias et les réseaux sociaux. »

Table ronde "Photographie et archéologie"

Les Éditions de la Maison des sciences de l'homme se font l'écho, par le dernier numéro des Nouvelles de l'archéologie, de l'exposition "Du cœur à l'ouvrage. Dans l’intimité du travail des archéologues" qui aborde l’intimité du travail des archéologues tandis qu'ils fouillent, mesurent, dessinent et prennent un moment de repos. Les photographies dévoilent ces étapes de la profession en offrant l'occasion de réfléchir sur le médium et d'évaluer ce qu'il illustre de vie et d'humanité à un travail de fouilles, d'ossements et de tessons, souvent fantasmé mais finalement peu connu. Quant aux objets qui par eux émergent précautionneusement du sol, ils semblent déjà pensés par l'œil de l'objectif.

À l'occasion de cette exposition, les Éditions de la MSH ont tenu cette table ronde pendant laquelle des archéologues et photographes ont pu débattre du sujet.

En savoir + 

Voir le replay

La DRAC

Créée en 1945, la Direction régionale des antiquités préhistoriques et historiques, organisme du ministère de la Culture, avait pour mission la gestion de l’archéologie régionale et, dans ce cadre, a constitué un fonds photographique important. Le Service régional de l’archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts‑de‑France, qui lui a succédé en 1991, continue à alimenter ce fonds. Essentiellement formé de milliers de photographies prises par des agents sur les chantiers de fouille, ce fonds demeure inédit.

Publié le 7 novembre 2022