Déconstruire les mythes dans l'histoire des sciences

15 janvier | Séminaire de Maria Elice de Brzezinski Prestes
Jeudi
15
janvier
2026
19:00
20:00
Jeudis de Suger-M. Prestes
© Springer
Déconstruire les mythes dans l'histoire des sciences : pourquoi les figures de Lamarck et de Darwin sont-elles si mal représentées et quels dommages leurs mythes causent-ils ? – Séminaire en anglais –

Présentation d'une recherche en cours dans le cadre des "Jeudis de la Maison Suger", séminaire de recherche des résidents.

Cette séance accueillera Maria Elice de Brzezinski Prestes pour une présentation sur des mythes historiques portant sur des personnalités bien étudiées, comme Lamarck et Darwin, en adoptant une approche de l’épistémologie historique pour apprendre les éléments constitutifs de la production et de la dissémination de ces mythes.

Le thème du projet de recherche

« Les mythes concernant la science et son histoire engendrent constamment des idées fausses sur le savoir scientifique et son fonctionnement. Leurs effets négatifs sur l'éducation et la diffusion de la science sont patents, comme en témoignent les mouvements anti-science contemporains. Du fait de leur ancienneté et de leur large diffusion, ces mythes exigent une remise en question constante.

Cette recherche se concentre sur l'hérédité des caractères acquis (HCA) par l'usage et le non-usage, une notion associée aux théories de l'évolution du XIXe siècle, devenue l'un des mythes épistémologiques les plus anciens et répandus de la biologie. Sa création et sa défense ont été attribuées à Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), et sa réfutation à Charles Darwin (1809-1882) : deux erreurs historiques pourtant corrigées par l'historiographie de la biologie depuis les années 1980. L'HCA trouve en réalité son origine dans les travaux d'Hippocrate et était acceptée par tous jusqu'au XIXe siècle, y compris par Darwin. Il ne s'agit donc pas d'un point d'opposition entre Lamarck et Darwin, mais plutôt d'un aspect commun à leurs théories. Pourtant, ce mythe persiste dans les manuels de biologie, du primaire au supérieur, et par conséquent dans les imaginaires collectifs.

Cette présentation examine les raisons de la persistance de ce mythe, en analysant le contexte historique de sa production ainsi que les conséquences négatives de sa perpétuation pour l'enseignement et la compréhension de l'évolution. »

Livre-Maria Elice B. Prestes
© Springer

L'intervenante

Maria Elice de B. Prestes est professeure senior au Département de Génétique et Biologie Évolutive de l'Institut de Biosciences de l'Université de São Paulo, où elle dirige le Laboratoire d'Histoire de la Biologie et de l'Enseignement (LaHBE/IB-USP). Éditrice du périodique Filosofia e História da Biologia, elle a été chercheuse invitée dans diverses institutions de recherche internationales, notamment à l'Université de Montréal, à l'Université de Paris I, au Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques Alexandre Koyré, à Indiana University et à l'University of Chicago. Elle est actuellement en résidence de recherche au Laboratoire SPHERE (Science, Philosophie et Histoire) de l'Université Paris Cité, où elle avait déjà séjourné en 2002 et 2011.

Publié le 8 décembre 2025