Maria Elice de Brzezinski Prestes

Chercheuse en résidence à la Maison Suger | Novembre 2025 – mars 2026
Maria Prestes

Maria Elice de Brzezinski Prestes est professeure associée senior au Département de génétique et de biologie évolutive de l'Institut des biosciences de l'université de São Paulo (USP), où elle coordonne le Laboratoire d'histoire de la biologie et de l'enseignement (LaHBE IB-USP), un groupe de recherche du Conseil National pour le Développement Scientifique et Technologique (CNPq). Elle est membre fondatrice de l'Association brésilienne de philosophie et d'histoire de la biologie (ABFHiB) et co-éditrice de la revue Philosophie et histoire de la biologie. Autrice de A Investigação da Natureza no Brasil-Colônia (L’enquête sur la nature au Brésil colonial, 2000), co-éditrice de Teaching Science with Context: Historical, Philosophical, and Sociological Approaches (Enseigner les sciences avec contexte : approches historiques, philosophiques et sociologiques, 2018) et éditrice de Understanding Evolution in Darwin's 'Origin': The Emerging Context of Evolutionary Thinking (Comprendre l’évolution avec 'l’Origine' de Darwin : le contexte émergent de la pensée évolutionniste, 2023).

Le projet

Titre : Darwin, le « presque inconnu »: déconstruire les mythes sur ses théories de l'évolution et de l'hérédité

« Les mythes scientifiques influencent profondément la compréhension de la science et de son fonctionnement. Parmi eux, l’hérédité des caractères acquis (HCA) par l’usage et le non-usage occupe une place singulière dans l’histoire de la biologie. Souvent attribuée exclusivement à Lamarck et opposée à Darwin, cette idée constitue en réalité un mythe épistémo-scientifique, car elle remonte à l’Antiquité (Hippocrate) et fut largement acceptée jusqu’au XIXe siècle, y compris par Darwin. Il ne s’agit donc pas d’une ligne de fracture entre les deux naturalistes, mais d’un élément partagé de leurs théories. Pourtant, le mythe persiste dans les manuels scolaires et universitaires, nourri par une méconnaissance des sources originales et de l’historiographie récente. Même la lecture de L’Origine des espèces tend à occulter les nombreuses références de Darwin à l’HCA, tandis que son affirmation selon laquelle « les lois de l’hérédité sont pour la plupart inconnues » semble conforter toutes les hypothèses. Cette recherche vise à démontrer, à partir de la correspondance de Darwin avec Spencer, Wallace et Romanes (1868–1882), que son scepticisme affiché relève d’une stratégie rhétorique : il prit au sérieux son hypothèse de la pangenèse, qu’il défendit jusqu’à la fin de sa vie. L’analyse s’inscrit dans une historiographie contextualiste et diachronique de la biologie. »

Institution d'accueil : Université Paris Cité

Bibliographie sélective

  • SILVA, Cibelle C.; PRESTES, Maria Elice B.; FORATO, Thaís C. M. (Orgs.). Três décadas de História da Ciência: Percursos e diálogos plurais. São Paulo: LF Editorial, 2024.
  • SOUZA, Rosa A. L.; PRESTES, Maria Elice B. Wallace na Amazônia: A Case for Teaching Taxonomy and Scientific Practices. American Biology Teacher, v. 86, n. 9, p. 581-588, 2024.
  • BERÇOT, Filipe F.; PRESTES, Maria Elice B. Abraham Trembley & the Creature that Defies Classification. American Biology Teacher, v. 86, n. 9, p. 605-609, 2024.
  • PRESTES, Maria Elice B. O mais longo mistério nos estudos do vivo: A geração espontânea. Pp. 16-43, in: KURY, Lorelai. Nas Fronteiras da Natureza: Ensaios Históricos. Rio de Janeiro: Andrea Jacobsson Estudio, 2022.
  • CARLOS, Anderson Ricardo; PRESTES, Maria Elice B. Contextualizando The descent of man, de Charles Darwin: debates calorosos persistem após 150 anos de sua publicação. Filosofia e História da Biologia, 16 (2): 131-171, 2021.
Publié le 29 octobre 2025