Contraintes monétaires lâches dans les pays développés et les BRICS. Réflexions inspirées par la théorie de J. Kornai.

Séminaire BRICS | Mercredi 7 avril
Mercredi
07
avril
2021
18:00
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La onzième séance du séminaire BRICs de l'Inalco 2020-2021(CREE), en partenariat avec l’Université de Paris, l’EHESS –  la FMSH et l’Université Paris Sud, aura lieu mercredi 7 avril 2021 à 18h.

 

Inscriptions :
Pour suivre la séance exclusivement en ligne, par vidéoconférence (Inscription obligatoire) :
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Intervenants : 

Eric Magnin LADYSS, Université de Paris, France  

Nikolay Nenovsky CRIISEA, Université de Picardie Jules Verne, France / Banque Centrale de Bulgarie / HSE de Moscou, Russie

La séance se tiendra en français
 

Du quatrième trimestre 2007 au deuxième trimestre 2020, la base monétaire de la zone euro a augmenté de 330%, la masse monétaire de 61% et l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation - seulement 17%. Les taux d'intérêt sont autour de zéro et négatifs, l'inflation est faible et on enregistre souvent une déflation (une tendance similaire est observée aux États-Unis). Cet écart entre la croissance de la monnaie et les prix a non seulement des dimensions pratiques pour la politique monétaire de la BCE et de la FED, mais aussi une signification théorique. Dans le même temps, dans la plupart des pays en développement et des BRICS, la tendance est exactement inverse, malgré des niveaux d'endettement modérés - dépréciation des monnaies nationales, inflation et donc hausse des taux d'intérêt. Ceci est observé au Brésil, en Russie, en Turquie, au Nigéria, en Argentine et dans d'autres. Ces dynamiques ont conduit à des réformes extrêmes, comme celle du Venezuela, où le pays est pleinement dollarisé.

Dans cette contribution, nous proposons une interprétation de ces tendances à partir des concepts développés par J. Kornai dans son analyse économique de la pénurie, que nous appliquons au marché de la dette souveraine des deux groupes de pays. Plus précisément, nous introduisons les notions de «contrainte monétaire douce», de «pénurie d'actifs de sécurité», etc., dans un contexte de répression financière. Les processus étudiés dans la politique monétaire des deux groupes de pays sont étroitement liés et s'inscrivent dans un nationalisme économique et monétaire croissant, ainsi que dans un rôle croissant du gouvernement et de la politique budgétaire.

 

Éric Magnin est maître de conférences HDR en économie à l’Université de Paris. Il est membre du Ladyss (UMR CNRS), où il codirige un axe de recherches sur les transitions. Ses travaux portent sur le changement systémique en Europe centrale et orientale et la diversité des capitalismes.

Nikolay Nenovsky est professeur d’économie au CRIISEA, l’Université de Picardie Jules Verne, chercheur associé à la l’HSE de Moscou, et membre du Conseil des Gouverneur de la Banque Centrale de Bulgarie.

 


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Publié le 7 avril 2021