Benjamin Stora | France - Algérie : une impossible sortie de guerre ?

Cette intervention se donne pour  but d’étudier les sorties de la guerre d’Algérie. La perspective adoptée vise à mettre en lumière les caractéristiques de cette période. D’abord entre guerre et paix, des accords d’Evian de mars 1962 à la prise du pouvoir par A. Ben Bella en septembre 1962 se développent les luttes intestines entre Algériens pour le pouvoir, les massacres des harkis, le départ des pieds-noirs. Dans cette période de transition s’exacerbent plusieurs violences, notamment les atteintes contre les populations civiles. Puis, la constitution de mémoires spécifiques et évolutives se prolongeront sur plus plusieurs années (de l’occultation à la guerre des mémoires). L’installation d’un paysage politique et culturel en mémoires séparées va durablement affecter les relations franco-algériennes. Pourquoi 60 ans après l’indépendance de l’Algérie, les relations entre les deux pays restent si complexes, non apaisées et passionnées… Quelles sont les raisons pour lesquelles cette situation perdure ?

Benjamin Stora, né le 2 décembre 1950 à Constantine en Algérie, est Professeur des universités, et Président du conseil d’orientation du Musée national de l’histoire de l’immigration depuis 2014. Il a enseigné l’histoire du Maghreb contemporain (XIXe et XXe siècles), les guerres de décolonisations, et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe, à l’IEP de Paris,  l’Université Paris 13 et à l’INALCO (Langues Orientales, Paris). Il a publié une quarantaine d’ouvrages, dont les plus connus sont une biographie de Messali Hadj (réédition Hachette Littérature-poche, 2004) ; La gangrène et l’oubli, la mémoire de la guerre d’Algérie (La Découverte, 1991) ; Appelés en guerre d’Algérie(Gallimard, 1997) ; Algérie, la guerre invisible, Ed Presses de Sciences Po (2000). Il a dirigé avec Mohammed Harbi l’ouvrage collectif, La guerre d’Algérie, aux éditions Robert Laffont (en poche, Hachette Littérature, 2006).