Sortir de la violence

Colloque international
Lundi
30
Nov.
2020
Mardi
01
Déc.
2020

Les « violences extrêmes » et leurs rapports avec la politique et la religion ont toujours constitué un important objet des sciences humaines et sociales, en France comme à l’étranger. Il n’en va pas de même pour la sortie de violence malgré une abondante littérature d’experts. 

A la suite des attentats de 2015 et 2016 en France et dans le cadre de l’Observatoire des radicalités et de l’Observatoire de la sortie de la violence de la FMSH, le projet ANR Sortir de la violence (SoV) a cherché à combler cette lacune. Il s’intéresse au phénomène dans ses dimensions aussi bien collectives (touchant aux États, aux guérillas, aux groupes terroristes, à des réseaux familiaux...) qu’individuelles (la résolution de traumatismes psychologiques par exemple). 

Dans une perspective dynamique et multidimensionnelle, le projet vise à comparer de manière transversale des expériences de violence extrême et de sortie de violence situées dans des aires géographiques et culturelles différentes. Les chercheurs mobilisés ont travaillé dans un souci de convergence autour de problématiques, de tâches et de terrains définis en commun. Ont ainsi été identifiés les grands thèmes suivants : de la subjectivation individuelle à l’engagement collectif à travers les réseaux familiaux ; le passage à l’acte et les méthodes d’exécution ; comment sortir de la violence ? Luttes contre les violences extrêmes, le terrorisme et le crime organisé ; justice, injustice et émotions politiques dans la sortie de la violence. Divers cas d’étude ont été privilégiés, en France et en Europe (radicalisations djihadistes et mouvements indépendantistes), en Amérique latine (sortie des dictatures et des conflits armés, violences paramilitaires et des narcotrafiquants), au Proche et Moyen-Orient (Daesh, Syrie, Liban…), en Afrique (milices, guerres civiles et génocides avec une focalisation sur la Côte d’Ivoire).

Dans ce cadre, ce colloque vise à présenter les principaux résultats de ce projet ANR et les pistes de réflexions futures pour comprendre les violences extrêmes et leurs sorties. 

Autour des coordinateurs, Yvon Le Bot, Jérôme Ferret et Claude Le Gouill et des autres responsables thématiques, Farhad Khosrokhavar, Jean-Pierre Dozon, Sabrina Melenotte, Pénélope Larzillière, Jacobo Grajales, ainsi que de membres du conseil scientifique, André Guichaoua, William O’Neill, Jacques Sémelin, Sandrine Lefranc, Saoud el-Mawla et Gonzalo Sanchez, il réunira sur deux jours plusieurs dizaines de chercheurs impliqués dans cette réflexion collective depuis quatre années dans diverses régions du monde.

Colloque en ligne sur inscription

 

Programme

Lundi 30 novembre

9h Ouverture
| Loïc Dubois (Agence nationale de la recherche)
| Yvon Le Bot (Collège d’études mondiales, FMSH)
Jérôme Ferret (Ut1 Capitole, MSHS T, Plateforme d'expertise Radicalités et Régulations-RadiRegu)

9h30-12h De l’expérience subjective à l’engagement collectif 

9h30
| Jérôme Ferret (Ut1 Capitole, MSHS T, Plateforme d'expertise Radicalités et Régulations-RadiRegu)
Bartoloméo Conti (EHESS-CEMS)
Bruno Domingo (Université de Toulouse 1)
Farhad Khosrokhavar (EHESS)
Anthropologie des configurations affectivo-familiales et engagements djihadistes. Réflexions à partir de l'ouvrage Family and jihadism : the French experience (à paraître, Routledge)

| Alfonso Perez-Agote (Université Complutense de Madrid) 
L'auto-dissolution de la violence armée au Pays Basque. Causes et difficultés; internes et externes

| Marie Kortam (Institut français du Proche-Orient IFPO - Beyrouth)
Usbat Al-Ansar de la radicalisation violente à la dé-radicalisation inachevée

10h30 Echanges et débat

Pause

14h30-17h Le passage à l’acte et les méthodes d’exécution

14h30
| Sabrina Melenotte (IRD-URMIS)
Introduction

| Luis Lopez Aspeitia (Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris la Villette - ENSAPLV)
De la victimisation à l’action : parcours d’acteurs face à la violence de la disparition forcée au Mexique 

| Paola Diaz (EHESS-CEMS)
L’expérience « avec » et l’expérience « en » de mères de disparus à Sonora-Mexique

| Sabrina Melenotte (IRD-URMIS) 
"Ton trésor perdu est le mien" : adoptions symboliques et nouvelles communautés de la douleur au Mexique.

| Romain Huet (Université de Rennes 2, PREFICS)
Journal de Syrie (2012-2018)

| Luis Velasco-Pufleau (Université de Berne)
Musique et violence armée

15h30 Echanges et débat

Mardi 1er décembre

9h30-12h Justice, injustice et émotions politiques

9h30
| Pénélope Larzillière (IRD-CEPED)
Jacobo Grajales (Université de Lille, CERAPS)
Introduction : Les sentiments des (ex)-combattants : Justice, injustice et émotions politiques entre guerre et paix 

| Erminia Chiara Calabrese (EHESS, CéSoR)
Emotions et affects de combattants du Hezbollah libanais engagés sur les fronts syriens

| Laura Ruis de Elvira (IRD-CEPED)
De l’engagement armé à l’engagement humanitaire. Trajectoires militantes, émotions et sentiments moraux dans la Syrie post-2011

| Léo Montaz (Université de Lille, CERAPS)
La démobilisation, un parcours du combattant ? - Réflexions sur le cas ivoirien

| Valentina Napolitano (Institut français du Proche-Orient, IFPO) 
Les émotions d’ex-militaires syriens : mise en cohérence, dynamique de groupe et valorisation de soi

10h30 Echanges et débat

Pause

14h30-17h Comment sortir de la violence (ou ne pas y entrer)? 

14h30
| Yvon Le Bot (Collège d’études mondiales, FMSH)
Sortir de la violence. Les voies et les acteurs

Maria-Victoria Uribe (Université du Rosario, Bogotá)
Violencia mutante y paz esquiva en Colombia*

Victor Quintana (Université autonome de Ciudad Juárez)
La lucha contra la violencia de alto impacto en México*

John Sabogal (EHESS)
La reconfiguration de la violence armée en Colombie après l'Accord de paix

Johanna Carvajal (Université d’Aix-Marseille, Université d’Antioquia, Colombie)
L'art comme alternative à la violence en Colombie : du Street Art au théâtre

Marie-Christine Doran (Université d’Ottawa)
Le rôle politique de la Mémoire en Colombie et au Chili : Imaginaires, mobilisations, institutions

| Maria Emma Wills (Université des Andes, Bogotá)
La mémoire historique en Colombie (2005-2018). Paradoxes d'un processus. 

| Ricardo Peñaranda (Universidad Nacional de Colombia)
La confrontación de las narrativas sobre la guerra en Colombia a la salida de la violencia*

15h30 Echanges et débat

17h Clôture
| Michel Wieviorka (EHESS)
Dissymétries et temporalités dans la sortie de la violence 

* Présentations en espagnol

Publié le 30 novembre 2020