Reporté | Populismes, de l’Amérique latine à l’Europe

Reporté
Jeudi
16
mai
2019
14:00
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La journée d'étude est reportée à une date ultérieure.

Ernesto Ottone et Alain Touraine dialogueront autour du thème Marx après Marx, dans le cadre du séminaire d'Hervé Le Bras et Michel Wieviorka "Sociologie du conflit", le mercredi 22 mai.
François Dubet interviendra sur son livre Le temps de passions tristes. Inégalités et populismes dans le même séminaire le mercredi 15 mai.


Aucun continent n’a été marqué par le populisme aussi profondément, aussi durablement et de manière aussi étendue que l’Amérique latine. Depuis les années 1930 jusqu’aux années 1970, les thèmes nationaux-populaires y ont inspiré des mouvements et des régimes multiples et variés (Perón, Vargas, Cárdenas, Haya de la Torre, Gaitán, Velasco en sont des figures emblématiques). Ils y ont nourri les principaux courants de la pensée économique, politique et sociale.

À partir des années 1960 (dès 1954 au Guatemala), des coups d’État et des régimes autoritaires, le plus souvent militaires, les ont détruits (ou achevé de les détruire) et s’y sont substitués. Après la période des dictatures et des guérillas révolutionnaires, après celle des transitions démocratiques qui a suivi, des populismes ont resurgi, parfois mélangés de rhétorique cubaine anti-impérialiste, mais confrontés à un nouveau contexte, celui de la globalisation économique et financière : l’Argentine de Kirchner, le Venezuela de Chávez et Maduro, l’Equateur de Correa, la Bolivie de Morales, et maintenant le Mexique de López Obrador. Sauf au Mexique, ces expériences sont déjà passées, sur le déclin ou en faillite.

Quelques-uns des populismes classiques avaient des accointances avec des courants européens (le péronisme par exemple avec le régime mussolinien). Plus récemment, certains courants populistes européens ont affiché des liens avec des expériences « bolivariennes » (Venezuela, Equateur, Bolivie).

Le principal lien intellectuel est celui qu’ont tissé Ernesto Laclau (La raison populiste) et Chantal Mouffe (Pour un populisme de gauche). Leur pensée qui plonge ses racines en Amérique latine est aujourd’hui une référence obligée dans la plupart des débats autour du populisme et revendiquée au sein de courants comme Podemos (Espagne) et La France insoumise. Mais en Europe, comme sur d’autres continents, ce sont les populismes de droite et leurs leaders qui ont aujourd’hui le vent en poupe.

Il ne s’agira pas ici de revenir sur cet historique, mais de croiser analyses et réflexions au sujet de l’actuelle montée du phénomène populiste en Europe, et de ses avatars latino-américains.

Intervenants

François Dubet, directeur d'études à l'EHESS

Antimo Luigi Farro, Professeur à l'Université de La Sapienza de Rome

Yvon Le Bot, co-titulaire de la chaire Destins mondiaux de l'Amérique latine

Ernesto Ottone, co-titulaire de la chaire Destins mondiaux de l'Amérique latine

Emanuele Toscano, chercheur à l’Université G. Marconi

Michel Wieviorka, président de la FMSH

Conférence de la Chaire Destins mondiaux de l'Amérique latine, organisée en partenariat avec le Centre de recherche et de documentation de l'Amérique latine (IHEAL- Université Sorbonne nouvelle).

Photo credit : ROTHKO, Mark Rothko, Untitled, Red, Black, Orange and Pink on Yellow), 1954, Tate Modern, London. Fabio Omero/FlickR CC BY-NC-SA 2.0

Publié le 16 mai 2019