Marina Chauliac est anthropologue, membre du Laboratoire d’Anthropologie du politique (LAP – UMR8177 CNRS/EHESS) et Fellow à l’Institut Convergences Migrations. Elle a travaillé sur les rites et la mémoire post-communiste, les processus de qualification mémorielle et patrimoniale des traces des migrations et de 2020 à 2022, elle a dirigé un programme de recherche interdisciplinaire de l’ICM sur les bains-douches. Depuis plusieurs années, notamment au sein de l’association LALCA, elle participe à différents projets de recherche-création mettant l’accent sur le sensoriel et l’intimité dans l’espace public.
« Cette recherche explore l’accès au repos, la construction de l’abri et les espaces et temporalités de l’intimité dans des situations de mal-logement ou d’absence de logement. À l’instar de l’accès à l’eau, à l’hygiène et aux soins, les personnes en « temps précaire » développent des « tactiques », au sens de Michel de Certeau, pour répondre à leurs besoins fondamentaux en s’appropriant et en transformant l’espace public.
Ce projet interroge ainsi les conditions d’accès au repos et au rêve des personnes privées de logement conventionnel—sans-abri, travailleurs nomades, demandeurs d’asile ou déboutés, etc.—en s’appuyant sur les lieux publics, les corps et les imaginaires.
Adoptant une approche participative et interdisciplinaire mêlant anthropologie, sociologie, architecturologie, ainsi que création sonore et plastique, cette étude vise à imaginer, avec les premiers concernés, une ville inclusive et accueillante. Il s’agit de penser une urbanité tolérante et perméable, capable d’accueillir aussi bien ses résidents que ceux en transit. »
Institution : EHESS
Sélection de publications
En avoir le corps net. Normes et sensorialités dans les bains-douches municipaux, Géographie et cultures [En ligne], 120-121 | 2024,
Y-a-t-il un âge pour se souvenir ?, in Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc (dir.) La mémoire collective en question(s), Paris, PUF, « Le lien social », 2023