Luis César Guimaraes-Oliva

Luís César Guimarães-Oliva est professeur au département de philosophie de l'université de São Paulo. Il est titulaire d'un doctorat de cette même université et d'un post-doctorat à l'Université Paris 1. Il est spécialiste de l'histoire de la philosophie moderne et l'auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet, en particulier sur les œuvres de Spinoza et de Pascal.

Le projet

Titre : La conception spinoziste de la liberté.

L'objectif de ce projet est d'étudier les sens de la liberté dans l'Éthique et de les confronter à l'utilisation du concept dans le Traité théologico-politique et dans le Court Traité, vérifiant si les concepts des trois œuvres sont compatibles et, le cas échéant, comment ils s'articulent. Il s’agit d’un projet à long terme, déjà commencé au Brésil.

" Dans la première partie de l'Éthique de Spinoza, la définition de la chose libre la présente comme celle qui existe par sa propre nature et se détermine elle-même à agir. Or, de telles caractéristiques ne s'appliquent qu'à Dieu. Ensuite, dans la partie II, une critique sévère est formulée à l'égard de la notion de libre arbitre en tant qu'indétermination totale. Alors que tout semblait nous conduire à la conclusion qu'il n'y a pas de liberté pour l'homme, Spinoza présente, à la fin de la partie IV, une théorie de l'homme libre, le comprenant comme celui qui se guide par la raison, c'est-à-dire comme cause adéquate de ses actions. Enfin, dans la partie V, la notion de liberté est récupérée dans un sens nouveau, acquérant un élément d'éternité qui semblait faire défaut dans la partie IV. 

Ainsi, nous observons comment la notion de liberté subit un processus de reformulation tout au long du livre. Nous chercherons à examiner comment s'inscrivent dans ce plan général les acceptions de la liberté que l'on trouve dans les autres œuvres de Spinoza, notamment le Traité théologico-politique et le Court Traité. Le Court Traité, première formulation de l'ontologie de Spinoza, semble présenter une notion de liberté tout-à-fait conforme à celle de l’Éthique, bien que formulée en termes différents, comme une “existence ferme que notre entendement acquiert par l’union immédiate avec Dieu”. Par contre, à la fin du Traité théologico-politique, il est affirmé que la fin de la République est la liberté, plus précisément que les hommes utilisent librement la raison. Nous savons cependant que la République n'est pas composée de sages. Le Traité théologico-politique ne peut se référer à la liberté du sage telle que décrite dans l'Éthique. D'autre part, le Traité théologico-politique parle de la liberté d'opinion qui est saine dans la République ".

Institution d'accueil : Université de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne

Bibliographie sélective

• Oliva, Luís César, “La presenza di Spinoza nel primo libro di Clarice Lispector” in Bostrenghi, D.; Santinelli, C.; Visentin, S. (orgs.). Spinoza nella cultura del novecento. Firenze: Le Lettrere, 2022.
• Oliva, Luís César, O Mal. São Paulo, Discurso/Edições 70, 2019.
• Oliva, Luís César Guimarães, Natureza e Graça em Blaise Pascal, São Paulo, Paulus, 2023.
• Oliva, Luís César, “Ceticismo e dogmatismo em Pascal” Discurso, Rev. do Depto de Filosofia da USP, LI, vol. 2, dez. 2021, pp. 113-133.
• Oliva, Luís César, “Mal e privação em Espinosa” Cadernos Espinosanos, São Paulo, XLVI, jan-jul. 2022.