Julie Marquet

Lauréate 2025 du programme Arts
Julie Marquet

Julie Marquet est spécialiste du fait colonial. Elle a réalisé une thèse sur les usages sociaux du droit et de la justice coloniale dans les Établissements français de l’Inde. En 2021, lors du mouvement mondial de contestation des monuments coloniaux, elle s’intéresse à l’histoire longue de ces monuments. Elle commence à travailler sur leur « biographie » d'objets et sur la double dimension symbolique et matérielle de leurs circulations. Elle co-dirige le projet Cast in Stone/ Gravées dans le marbre (2022-2024) et dirige le projet Statues « rapatriées » (2024-2025).

 

Le projet 

Titre : (Dé)tricotter le pouvoir monumental. Esthétique des contre-monuments et mémoires des passés coloniaux

Le projet propose une réflexion collective et pluridisciplinaire sur les contre-monuments installés dans l’espace public. Il vise à explorer les monuments additionnels qui dialoguent, complètent ou contestent physiquement les monuments liés à l’histoire de la colonisation et de l’esclavage. Il développe une étude innovante de ces œuvres pour le cas français, dans les territoires ultramarins et hexagone, en s’appuyant sur des notions issues de la recherche artistique récente : « œuvres adjuvantes », « œuvres-en-note-de-bas-de-page ». La démarche repose sur l’expertise de l’équipe en matière de recherche, de création artistique et d’analyse des questions socialement vives. Porté par un noyau resserré de chercheurs, artistes et enseignants, le projet engagera un dialogue international et intercontinental avec des acteurs des mondes académique, culturel et artistique, afin de produire une recherche à la fois scientifique et esthétique. En outre, il concevra des outils de médiation innovants, tout particulièrement à destination des milieux éducatifs.

Sélection de publications 

  • « Mouvements de statues ». Réflexions sur le transfert des statues de l’Algérie vers la France à l’indépendance du pays », avec Claire Garcia, L’Année du Maghreb, à paraître en 2026.
  • « Pondichéry – Puducherry », dans Olivier Wievioka et Michel Winock (dir.), Les lieux de l’histoire de France, Paris, Perrin, 2025, p. 119-135.
  • « Introduction. Des statues pour mémoire ? Colonialisme et espace public en France », avec Emmanuelle Sibeud, Mémoires en jeu/ Memories at Stake, 21, 2024, p. 101-106.
  • « L’évolution d’un objet de patrimoine : le cas du Mémorial du Nèg Mawon à Sainte-Anne en Guadeloupe », avec Mathias C. Pfund et Cannelle Boisdur, dans Jean-Louis Podvin et alii., Métamorphoses du patrimoine, Shaker Verlag, Duren, 2025, p. 147-165.
  • « Quatre briques autour d’un trou. Présences et absences des statues de Faidherbe », avec Karim Fall, Mémoires en jeu/ Memories at Stake, 21, 2024, p. 164-177.
  • « Caste disputes in colonial India: conflicts and the shaping of caste », dans Surinder Jodhka et Jules Naudet, The Oxford Handbook of Caste in Contemporary Times, Oxford, Oxford University Press, 2023, p. 176-186.
  • « The Prince's favor. Governance and Authority in the French Settlements in India in the Early 19th Century », Journal of colonialism and Colonial History, 22/2, 2022.
  • « Introduction. Écrire l’histoire des savoirs en Asie », avec Marie de Rugy, Registres de savoirs dans les empires. Asie, XIXe siècle, Revue d’histoire du XIXe siècle, Revue d’histoire du XIXe siècle, 64/1, 2021, p. 9-28.   
  • « Accommoder le droit en situation coloniale. Le rôle du comité consultatif de jurisprudence indienne de Pondichéry », Revue d’histoire du XIXe siècle, 60, 2020, p. 257-273.
Mathias C Pfund, "Great in the Concrete"

(Dé)tricotter le pouvoir monumental

Interroger le pouvoir monumental à hauteur de mémoire
Publié le 18 décembre 2025