La famille patriarcale en dispute : Époux, parents et citoyens en Côte d'Ivoire (1951-1968)
La Maison Suger a le plaisir d'accueillir la présentation de l'ouvrage La famille patriarcale en dispute : Époux, parents et citoyens en Côte d'Ivoire (1951-1968) de Louise Barré, paru en janvier 2025 et publié par OpenEdition Books, par Fabio Viti (AMU, IMAf, Société des africanistes).
Comment la conjugalité patriarcale est-elle devenue un modèle familial en Côte d'Ivoire après l’indépendance ? Comment ce modèle a-t-il conduit à une inclusion différenciée des hommes et des femmes dans la citoyenneté ? Cet ouvrage illustre d’abord la diversité des acteurs ivoiriens et français qui ont débattu des normes familiales avant leur formalisation dans un Code civil en 1964. Administrateurs coloniaux, députés et syndicalistes ivoiriens, militants chrétiens mais aussi auteurs de sciences sociales soutiennent l’autorité des pères sur des entités nucléaires, au motif notamment que cette forme familiale serait plus favorable au développement économique. L’originalité de cet ouvrage est ensuite d’examiner l’application des législations familiales dans les administrations. La promotion de l’amour romantique et de nouveaux rapports de genre, une masculinité pourvoyeuse et une féminité domestique, influence les carrières ouvertes aux hommes et femmes, les avantages dont ils et elles pouvaient se prévaloir auprès des services sociaux, mais encore les modalités de leur intégration à l’État.
Louise Barré est docteure en histoire et a récemment publié La famille patriarcale en dispute. Époux, parents et citoyens en Côte d’Ivoire 1951-1968, ouvrage qui explore comment le couple monogame est devenu une norme au moment de l’indépendance ivoirienne (catalogue-editions.ens-lyon.fr). Actuellement, elle s’intéresse à l’histoire de la consommation urbaine à l’époque coloniale et postcoloniale. Elle souhaite développer une approche sociale et culturelle des pratiques économiques, alliant une histoire des réseaux commerçants, une histoire du quotidien et des représentations, ainsi que des institutions régulant les échanges (telles que les États, les entreprises et les syndicats…).
Fabio Viti est anthropologue, professeur à Aix-Marseille Université (AMU) et enseignant-chercheur de l’IMAF-Aix, directeur du Département d’Anthropologie (2023-2025), membre de l’École doctorale « Espaces, Cultures, Sociétés » (AMU). Ses thèmes de recherche portent sur l'anthropologie politique et historique du Baoulé, l'esclavage, les rapports de dépendance personnelle, le travail et l'apprentissage, la guerre et la violence, la colonisation etc. Ses principales publications :
- Il potere debole. Antropologia politica dell’Aitu nvle (Baule, Costa d’Avorio), Milano, F. Angeli,1998, 416 p.
- Schiavi, servi e dipendenti. Antropologia delle forme di dipendenza personale in Africa, Milano, Raffaello Cortina, 2007, XVIII-298 p.
- Travail et apprentissage en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo), Paris, Karthala, 2013, 312 p.
- La guerre au Baoulé. Une ethnographie historique du fait guerrier, Paris, Éditions de la MSH, 2024, 496 p. (→ Découvrir son interview sur Canal-U)
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