Coïncider avec soi

8 octobre | Soirée "Dans l'intimité de la recherche"
Mardi
08
octobre
2024
18:00
20:00
Coïncider avec soi
Le cycle « Dans l'intimité de la recherche » vous convie à la rencontre Coïncider avec soi autour de l'hypnose régressive et des techniques psychothérapeutiques et analytiques.

En Inde, la pratique de ces dernières questionne les évolutions de la conception contemporaine de la personne dans une société où sa place est subordonnée au tout de celle-ci. Par des approches distinctes, Anne Gagnant de Weck, autrice de Un Divan à Delhi. Psychothérapie et individualisme dans l'Inde contemporaine (ENS Éditions), Emmanuel Grimaud, auteur de Metavertigo, vertiges de l'humain augmenté par ses vies intérieures (La Découverte), aborderont cette question bien actuelle en compagnie de Caterina Guenzi.

Les intervenant.e.s

Anne Gagnant de Weck est docteure en sociologie et enseignante et assistante scientifique pour la maison d’édition Fayard.

Emmanuel Grimaud est anthropologue, HDR, et directeur de recherche au CNRS.

Caterina Guenzi est anthropologue, maître de conférences à l'EHESS, et chercheuse au Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CNRS / EHESS).

 

Les ouvrages

« Un Divan à Delhi. Psychothérapie et individualisme dans l'Inde contemporaine »
Anne Gagnant de Weck

Depuis le tournant libéral des années 1990, les psychothérapies sont en plein essor dans la société indienne. Ce livre, consacré au cas particulier de la psychanalyse à Delhi, décrit la façon dont cette nouvelle pratique s'insère dans les modes de vie. Pourquoi la thérapie devient-elle une pratique de plus en plus répandue ? À quel besoin cela répond-il ? Comment les structures sociales du monde indien imprègnent-elle la thérapie et quelles sont les particularités de la thérapie à l'indienne, par comparaison avec ses autres déclinaisons (européennes ou nord-américaines notamment) ? À partir d'une riche ethnographie et de nombreuses études de cas, Anne Gagnant de Weck montre en quoi l'expérience contemporaine de la thérapie reflète les tensions occasionnées par la progression – très contestée – des valeurs individualistes (d'autonomie, de choix et de bonheur personnel) dans une société de castes réputée pour sanctifier le groupe et dénier toute valeur à l'individu. En articulant ainsi une question sur le sens de la thérapie dans des vies individuelles avec une question sur la forme de son dispositif, l'autrice offre une description riche et nuancée, au prisme de l'intime, de l'univers mental de la " nouvelle classe moyenne " indienne et permet de faire progresser notre propre connaissance de la psychanalyse.

 

« Metavertigo - Vertiges de l'humain augmenté par ses vies antérieures »
Emmanuel Grimaud

Comment se retrouve-t-on sous hypnose assistant du Bouddha au VIIe siècle avant J.-C. ou propulsé sur Mars en 2071 ? Pourquoi a-t-on imaginé en Inde que les embryons sont dotés d'une super-mémoire, qu'ils se souviennent de leurs "vies antérieures " et oublient tout à la naissance ? Quels processus étranges, excentriques et paradoxaux l'hypnose stimule-t-elle ? Au moment où les ingénieurs de l'immortalité vont chercher dans le bouddhisme des sources d'inspiration pour renouveler leur conception du corps, de l'esprit et des machines, ce livre écrit par un anthropologue, spécialiste de l'Inde, propose un tout autre chemin. Il entremêle une enquête généalogique sur les transhumanismes d'ici et d'ailleurs, les spéculations anciennes et modernes autour de la métempsycose, de la réincarnation et du saṃsāra, et un véritable dispositif d'expérience : en s'installant à l'intérieur du cabinet d'une psychothérapeute indienne qui pratique l'hypnose "régressive", Emmanuel Grimaud interroge en temps réel les voyages mentaux pleins de péripéties de ses patients. Loin de vouloir nous convertir à la réincarnation, ce livre nous invite à observer les mécanismes de l'imagination profonde qui s'enclenchent au niveau de notre cerveau et de notre corps et décortique les visions obtenues comme autant de cinémas hypnotiques amateurs. Qu'advient-il de nos écrans intérieurs dans un contexte de délégation toujours plus poussée de nos facultés à des machines ?

Publié le 24 juin 2024