Le fait religieux à travers le prisme des sciences humaines et sociales

Parution du Cahier des UMIFRE #8

Fruit d’un partenariat entre le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le CNRS et la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, le Cahier des UMIFRE offre un panorama du travail d’excellence mené dans les Unités mixtes des instituts français de recherche à l’étranger.

L’édition 2021, comme les précédentes, met en valeur ce réseau unique permettant l’ancrage de la recherche française au plus près des terrains d’étude et des communautés scientifiques locales. Elle propose un dossier consacré au « fait religieux à travers le prisme des sciences humaines et sociales ». Le choix de ce thème a été guidé par l’actualité, nationale comme internationale, qui illustre à plusieurs égards, parfois de manière violente, ce que beaucoup appellent « le retour du religieux » et dont les UMIFRE constituent des observatoires et des lieux d’analyse privilégiés. Par leur implantation géographique dans différentes aires culturelles et leur production scientifique interdisciplinaire, elles contribuent à la compréhension des dynamiques à l’œuvre dans le monde, en analysant les enjeux que revêtent aujourd’hui les questions religieuses et les ressorts profonds des crispations qui en découlent.

Le fait religieux à travers le prisme des sciences humaines et sociales

Dans le Cahier 8, nos chercheuses et chercheurs étudient l’instrumentalisation politique qui est souvent faite de la religion, la place des minorités religieuses au sein de leur société, le mouvement de sécularisation ou encore l’impact de la pandémie sur le fait religieux. Les articles qui suivent optent pour une approche historique de ces sujets, ce qui permet de ne pas cloisonner ou rigidifier l’analyse. 

Le Cahier 7 avait livré une analyse à chaud de la pandémie, dont les effets ont encore fortement marqué l’année 2021. Le Covid-19 a entraîné depuis le printemps 2020 de nombreuses restrictions au travail de recherche et amené à en repenser les méthodes, tout comme le font, de manière extrême, les conflits armés, comme le montre l’article « Recompositions religieuses et politiques en Syrie : les sciences sociales à l’épreuve de la guerre ». Mais l’on observe depuis plusieurs mois déjà, dans de nombreuses régions du monde, un retour des chercheuses et des chercheurs sur le terrain.

Les humanités numériques et les UMIFRE

La crise sanitaire a accéléré le recours aux outils numériques, qui offrent de nouvelles perspectives au développement des humanités numériques dans lequel de nombreuses UMIFRE se sont engagées. Elle a aussi démontré leur aspiration et leur capacité à donner corps à l’idée de réseau, promue par le ministère et le CNRS, à imaginer des formes nouvelles de travail collectif, comme l’a souligné la création dès mai 2020 du séminaire inter-UMIFRE d’Observation du Covid-19 dans les sociétés du monde arabe.

Les UMIFRE s’imposent comme des plateformes scientifiques précieuses pour la création de partenariats diversifiés et innovants avec l’écosystème de recherche français (et dont témoigne la collaboration entre la Maison franco-japonaise et le bureau japonais de l’Institut Pasteur) et aussi avec les communautés de recherche locales. Elles offrent un cadre formel ou informel aux chercheuses et chercheurs, juniors comme seniors, en mobilité pour organiser des recherches en réseau. « Egyclass » piloté par le CEDEJ au Caire, rassemble ainsi 6 institutions en Égypte et en Europe autour de la réalisation d’une grande enquête sur les classes sociales en Égypte.

Cette édition du Cahier nous rappelle également que les UMIFRE sont des lieux de formation à et par la recherche qui peuvent jouer le rôle de tremplin pour les jeunes chercheuses et chercheurs. Elle met enfin à l’honneur le projet ERC « Graph-East » sur les graffiti latins en Méditerranée orientale au Moyen Âge, dirigé par Estelle Ingrand-Varenne, du Centre de recherche français de Jérusalem (CRFJ), un exemple parmi d’autres des succès enregistrés par les chercheuses et chercheurs des UMIFRE dans des appels à projets français et européens.

SOMMAIRE

3 | ÉDITORIAL

4 | ACTUALITÉS DE L’ANNÉE

  • De nouveaux partenariats clés pour les UMIFRE | 4
  • Focus les UMIFRE, tremplins professionnels pour les jeunes chercheurs | 6
  • Les graffs latins, précieux vestiges historiques | 9
  • Les humanités numériques dans les UMIFRE | 11

14 | L’ENTRETIEN

  • Entretien avec Jean-Jacques Pérennès | 14

18 | DOSSIER : LE FAIT RELIGIEUX À TRAVERS LE PRISME DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

  • Où est la religion ? Tenter de saisir le phénomène dans les méandres de la recherche universitaire | 19
  • Sécularisation de la religion et transnationalisation des religions natives | 22
  • De la théologie de la prospérité au national-évangélisme : la politisation des Églises guatémaltèques par le droit | 26
  • Recompositions religieuses et politiques en Syrie : les sciences sociales à l’épreuve de la guerre | 30
  • L’ « espace social » du leadership musulman en Inde : profils, trajectoires et réseaux des responsables d’organisations musulmanes depuis l’indépendance | 33
  • Faire dialoguer islamologie et sciences sociales à propos de l’islam | 36
  • Produire des données et des analyses sur les impacts religieux du Covid-19 au Nigeria | 39
  • Aux origines de la « Jérusalem russe », centre de la « Sainte Russie » en Terre sainte | 42
  • Athéisme et évangélisme en Turquie : deux réponses à l’assignation confessionnelle majoritaire | 45
  • La construction d’un islam national au Kazkhstan et en Turquie | 49

53 | COMMÉMORATIONS

  • Les anniversaires des UMIFRE | 56

58 | UN PEU DE LITTÉRATURE

ARRIVÉES ET DÉPARTS

  • Bienvenue à | 58
  • Bonne continuation à | 60

63 | ÉVÉNEMENTS À VENIR

Publié le 2 mars 2022