Ce que la question du genre dit des sociétés

Il met en valeur ce réseau unique permettant l’ancrage de la recherche française au plus près des terrains d’étude et des communautés scientifiques locales.

Cette édition 2024-2025 propose un dossier central intitulé « Ce que la question du genre dit des sociétés », témoignant de la grande diversité des éclairages scientifiques apportés par les recherches menées dans les UMIFRE sur l’histoire, des relations et les dynamiques de genre des pays dans lesquels ils sont implantés.

Cette question phare des sciences humaines et sociales – mais aussi les enjeux qu’elle porte sur le plan des méthodes de recherche - y est abordée sous l’angle des institutions politiques contemporaines et de la promotion des droits des femmes dans les enceintes internationales, ainsi qu’au prisme de l’analyse de la répartition des rôles sociaux dans des milieux spécifiques, qui vont de l’univers carcéral sud-américain aux communautés agraires au Maghreb et en Asie centrale.

La dimension religieuse des rapports de genre est également traitée sous l’angle des stratégies d’adaptation des femmes à un discours religieux contemporain.

Enfin, ces contributions recoupent nombre d’autres problématiques centrales pour nos sociétés contemporaines telles que les migrations du continent africain vers l’Europe, témoignant ainsi du caractère transversal des recherches sur le genre, produites au sein de nos UMIFRE.  

Un réseau en résonance avec la diplomatie féministe française

Ce dossier fait naturellement écho au choix fait par la France d’adopter une diplomatie féministe. Depuis 2019, la France fait de l’égalité de genre et de l’universalité des droits des femmes une priorité dans tous les champs de sa politique étrangère. L’enjeu de ce dossier est donc aussi de montrer la pertinence de la place occupée par les UMIFRE au sein de notre réseau de diplomatie culturelle, pour contribuer à la décision des acteurs publics comme au débat public, ce qu’illustre par ailleurs, année après année, leur contribution aux manifestations de la Nuit des Idées organisées à travers le monde.

Des projets d’envergure et un ancrage interdisciplinaire

Les UMIFRE s’imposent comme des plateformes scientifiques précieuses pour la création de partenariats diversifiés avec des institutions de premier plan comme la Bibliotheca Alexandrina, ou novateurs comme le dispositif d’équipes bi-nationales TANDEM que le CEFRES de Prague étend désormais à la Slovaquie. Elles portent ou contribuent à des projets de recherche de grande envergure. Ceux-ci couvrent aussi bien les domaines de l’archéologie, avec l’ANR ArchArch ou le projet ALTI-plano, que des questions très contemporaines telles que l’analyse de l’impact de la révolte et de la guerre en Syrie sur les sociétés en termes de conflits, déplacements, incertitudes dans le cadre de l’ANR SHAKK. C’est aussi ce qu’atteste leur contribution dans le champ des études africaines sur la manière de produire l’histoire de la traite et de l’esclavage.

Cette édition du Cahier nous rappelle enfin que les UMIFRE conduisent de plus en plus leurs recherches en sciences humaines et sociales en s’appuyant et en dialoguant avec d’autres disciplines, qu’il s’agisse de l’observation satellitaire, des études sur la santé ou de différents arts comme l’illustre la très belle exposition sur l’usage des venins de serpents présentée à l’Institut français de Pondichéry. 

Ce 11^e numéro du Cahier des UMIFRE offre ainsi un tour d’horizon de l’actualité de ce réseau de centres de recherche, illustrant la qualité de leur travail scientifique et leur apport à la compréhension des changements du monde contemporain.

Bonne lecture !