Les lauréats du premier appel à projets Recherche & Prospective

Nouvelles conflictualités / Arts & Sciences sociales
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Le Pôle Recherche & prospective a le plaisir d'annoncer les lauréats de l’appel à projets scientifiques 2015.
 

Thématique « Art et sciences sociales »

Caméras politiques. Enquêtes savantes et artistiques du politique par la caméra

Le projet de recherche ambitionne de rendre compte des espaces politiques constitués et rendus manifestes par les dispositifs filmiques, qu’ils soient savants ou artistiques, et les pratiques d’images coprésentes dans ces situations. Ces transactions engagent des problématiques aux fondements de l'engagement ethnographique et des enjeux politiques de l'enquête de terrain (CEFAÏ, 2010). À partir de récits de pratiques, d'observations et d'analyses en groupe, seront confrontés les engagements des chercheurs et des artistes et leurs réponses à ces questions.

Le projet de recherche s'organisera autour des deux axes  :

  1. Problèmes publics et mobilisations sociales,
  2. Autoreprésentations et représentations participantes.

Le travail et les échanges se feront lors de demi-journées d’études à la Maison des Sciences de l’Homme et lors d’un Workshop à l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges.

Coordinateur : Daniel Cefaï, directeur d’études (EHESS/IMM-CEMS)
Equipe : Nicole Brenez, professeur des Universités, Paris 3- Sorbonne Nouvelle/LIRAFerenc Gróf, enseignant, École Nationale Supérieure d’Art de Bourges | Jonathan Larcher, doctorant, EHESS/CRAL | Perrine Poupin, doctorante, EHESS/IMM-CEMS et CERCEC | Éric Wittersheim, maître de conférences, EHESS/IRIS

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Questionnements éthiques au croisement entre l’art et la science, le cas du bioart

La problématique principale du projet questionne les discours et les limites éthiques et politiques du bioart, nouveau courant artistique utilisant les biotechnologies pour manipuler le vivant. Afin d'y répondre, trois axes de recherche seront développés :

  1. Quels discours tiennent les bioartistes au sujet de leurs œuvres ? Et comment justifient-ils leurs créations ? Questionner les sources d'influence des bioartistes afin de comprendre leurs intentions.
  2. Est-ce que le bioart peut être considéré comme neutre ou inoffensif alors que les artistes utilisent des biotechnologies qui peuvent être interdites au sein des institutions scientifiques ? Quels sont les enjeux de ces formes intermédiaires ? Plusieurs spécialistes ont reproché au bioart de nier l'éthique et les politiques des biotechnologies ou encore de se rapprocher d'une simple propagande. Cette problématique sera investie à travers une approche philosophique.
  3. Comment le bioart est perçu par les institutions gouvernantes et les citoyens ? Quelle est la représentation des bioartistes par le citoyen et la légitimation de ce courant, dans son aspect pratique, par les institutions. Des dispositifs participatifs seront mis en oeuvre afin de réfléchir sur les questions éthiques et politiques soulevées par les « bioœuvres ».

Coordinateur : Pascal Nouvel, professeur de philosophie, directeur du Centre d’Éthique Contemporaine, Université Paul Valéry de Montpellier
Equipe : Grégoire Molinatti, chercheur en sciences de la communication, Université de Montpellier et Centre Norbert Elias, Marseille | Paolo Stellino, postdoctorant en philosophie, Centre d’Éthique Contemporaine, Montpellier | Guillaume Bagnolini, doctorant en éthique, Centre d’Éthique Contemporaine, Montpellier | Nadia El Eter, doctorante en éthique, Centre d’Éthique Contemporaine, Montpellier

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ArtiCités

Depuis la fin du XXème siècle, la culture en général et l’art en particulier s’affirment comme des éléments à part entière des espaces, des économies et des politiques urbaines. En réponse à cette présence accrue de l’art en ville et à ses changements de fonctions, s’est développé – à la rencontre du « tournant spatial » en art et du « tournant culturel » en sciences sociales – un courant d’études urbaines plus spécifiquement dédiées à l’art.

Dans cette filiation, ce projet visera, au-delà des discours consensuels sur les bienfaits des arts en villes, à appréhender de manière critique le rôle effectif des différentes activités artistiques dans les espaces urbains contemporains. En s’appuyant sur une méthodologie qualitative et cartographique innovante à la croisée des arts et des sciences humaines et sociales appliquées à la ville, sera montré – à partir du cas de Paris – qu’entre processus d’intégration et d’exclusion, les arts participent à la reconfiguration des discontinuités urbaines que ce soit en les révélant, en les accentuant ou en les contestant. Dans cette interrelation entre arts et villes, les arts ne seraient alors pas seulement un prisme pour comprendre la manière dont les villes se construisent, mais bien un facteur d’invention d’un nouveau paradigme urbain : les « ArtiCités ».

Coordinateur : Pauline Guinard, maître de conférences en géographie, ENS-Paris
Equipe : Camille Boichot, chercheuse, UMR Geographie-Cités, Paris | Tatiana Debroux, postdoctorante, Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, ENS-Paris | Antonin Margier, ATER, Université de Lille 1-TVES | Sarah Mekdjian, maître de conférences, département de géographie sociale, Université Grenoble Alpes | Géraldine Molina, chercheuse, Institut de Recherche en Sciences et Techniques de la ville (Centrale Nantes)

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Thématique « Nouvelles conflictualités »

Guerre et paix dans l’économie politique du foncier rural

L’objectif de ce projet est d’analyser l’impact des situations de post-conflit sur l’économie politique du foncier rural. L'hypothèse centrale est que le discours et les pratiques du post-conflit génèrent une reconfiguration des systèmes productifs et des formes d’exclusion qui peuvent déboucher sur des nouvelles conflictualités. Une analyse qualitative, comparative et multiniveaux des cas colombien et ivoirien permettra de couvrir une variété de mécanismes sociaux : ceux qui sont liés aux pratiques de la coopération internationale, ceux qui découlent de la mise en œuvre des politiques publiques et ceux qui correspondent à des luttes locales pour l’accès à la terre et pour la définition de ses usages légitimes. Une compréhension fine de ces mécanismes peut contribuer aux débats scientifiques en cours sur les transformations globales du foncier, ainsi que sur la dimension agraire de la construction de la paix, et pourrait fournir des conclusions pertinentes aux décideurs, dans des champs tels que l’aide internationale, le développement économique et la consolidation de la paix.

Coordinateur : Jacobo Grajales Lopez, maître de conférences en science politique, Université Lille II
Equipe : Mathilde Allain, doctorante en science politique, Centre Emile Durkheim, IEP Bordeaux | Honneo Gabin Tarrouth, doctorant en sociologie, Université Felix Houphouët Boigny, Abidjan et Université de Montpellier III | Marie Saiget, doctorante en science politique et relations internationales, CERI-Sciences Po, Paris

Publié le 6 avril 2016