La culture de la patate douce : genre, parenté et rituel chez les Krahô (Brésil Central)

Séminaire d'Anthropologie américaniste | Vendredi 17 janvier
Vendredi
17
janvier
10:00
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Troisième séance du séminaire d'Anthropologie américaniste

Intervenant :
Ana Gabriela Morim de Lima (post-doctorante à l’Université de São Paulo / PALOC-IRD, MNHN)

Discutant :
Cédric Yvinec (CRBC)

Différentes ethnographies soulignent l'importance des plantes cultivées chez les peuples amérindiens de langue jê, en raison de la diversité des espèces et des variétés, de leurs usages alimentaires, et aussi de la place centrale qu'elles occupent dans leurs organisations socio-rituelles et leurs cosmologies. Parmi les Krahô, peuple Timbira-Jê du Brésil Central, les savoirs associés aux plantes cultivées sont indissociables des récits mythiques, des chants et performances rituelles, des relations de genre et de parenté, ainsi que des conceptions éthiques et esthétiques. Dans cette présentation, je proposerai une ethnographie du cycle de vie de la patate douce pour montrer que son importance ne se limite pas à la sphère alimentaire, mais qu’elle est cultivée en tant que parente, qui pense et sent, voit et chante le monde. De la plantation et la naissance à la maturité et la récolte (moment où les Krahô réalisent la « Fête de la Patate-Douce »), en passant par la croissance et par l’ensemble des interdits qui entourent sa culture et l’alimentation, nous verrons que son existence est intimement liée à celle des humains et en particulier des femmes qui la cultivent. Les relations entre les agricultrices humaines et leurs plantes cultivées font aussi partie d'enchevêtrements relationnels qui impliquent d'autres plantes, animaux et êtres, ce qui devient visible dans la vie quotidienne dans les jardins et aussi dans les contextes rituels.

 

Contact : anathari@ehess.fr

Publié le 17 janvier 2020