Le passage à l'acte

Premier numéro de la revue Violence: an international journal
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Bien que la violence soit un thème majeur en sciences humaines et sociales, et faisant l'objet de nombreuses recherches, ces disciplines sont beaucoup moins susceptibles de s'attaquer aux problèmes de sortie de la violence et de prévention de la violence. Si les connaissances sur ces questions existent, elles proviennent principalement d'acteurs, de professionnels et d'experts : les juges et les avocats fournissent une expertise sur les sujets juridiques et judiciaires connexes, tels que la justice transitionnelle ; tandis que des médecins, des psychologues ou même des psychiatres mettent en lumière ce qui pousse quelqu'un à se tourner vers la violence, ou nous aident à comprendre le traumatisme de la victime et les méthodes possibles pour le surmonter. Les consultants, les diplomates, les dirigeants politiques, le personnel des Nations Unies, les ONG (organisations non gouvernementales) et les militants communautaires qui ont participé à des processus de «consolidation de la paix» ou de «résolution des conflits», ainsi que des travailleurs sociaux ayant une expérience pratique sur le terrain, sont des sources tout aussi importantes de connaissances sur ces questions, auxquelles la recherche en sciences humaines et sociales a jusqu'ici prêté peu d'attention.

La revue Violence cherche à combler cette lacune, tout en jouant un rôle pour faire de la prévention de la violence et de la sortie de la violence un champ de recherche à part entière. La revue le fera en reconnaissant les compétences et les connaissances des acteurs et en les engageant dans le dialogue. La pluridisciplinarité tant vantée aujourd'hui ne doit pas se limiter aux sciences humaines et sociales mais doit être ouverte à la fois à d'autres disciplines académiques et à la contribution potentielle des acteurs et des professionnels. Et elle ne doit pas affaiblir les disciplines traditionnelles mais favoriser la communication entre elles.

Dossier thématique

Qu'est-ce qui pousse certaines personnes à « commettre des violences»? Pourquoi d'autres, au contraire, ne commettent-ils pas des violences, même dans les mêmes conditions? Tous les actes de violence impliquent-ils une radicalisation ou une déshumanisation et une dégradation des relations civiles entre sujets, parfois même entre voisins ou même au sein d'une même famille ou communauté, qu'elle soit ethnique ou nationale? Le dossier thématique de ce premier numéro rassemble des contributions de nombreuses zones géographiques différentes (principalement le Maroc, la Syrie, l'Allemagne et le Rwanda) et de plusieurs disciplines (littérature, sciences politiques, sociologie, histoire) afin d'offrir des clés pour comprendre les facteurs qui déclenchent ou accélèrent la perpétration. de la violence, mais aussi celles qui la freinent ou la limitent.

 

Disponible en ligne sur Sage
(accès gratuit jusqu'au 31 décembre 2020)

Co-édition Editions de la Maison des sciences de l'homme et SAGE

Nb de pages 218 p.

ISSN : 2633-0032 online

 

 

 

 

 

Sommaire

Editorial

Introducing a new journal: Violence
Scott Straus and Michel Wieviorka

Articles

Violence as a symptom: The case of Colombia
María Victoria Uribe

Joining the Kosovo Liberation Army: A continuist, process-based analysis
Nathalie Duclos

Special section: Perpetrating violence
Coordinated by Sabrina Melenotte

Perpetrating violence viewed from the perspective of the social sciences: Debates and perspectives
Sabrina Melenotte

Shabbiha: Paramilitary groups, mass violence and social polarization in Homs
Uğur Ümit Üngör

The absent perpetrators: Morocco’s failed accountability, Tazmamart literature and the survivors’ testimony for their jailers (1973-1991)
Brahim El Guabli

On the role of dehumanization of victims in the perpetration of mass killings: Research notes
Nicolas Mariot

Radicalization as cause and consequence of violence in genocides and mass killings
Omar Shahabudin McDoom

Motivational change in the perpetration of genocidal violence
Jan Reinermann and Timothy Williams

Theorizing the time-dynamics of violence
Randall Collins

Interview

Fiona Terry of the International Committee of the Red Cross talks about The Roots of Restraint in War and the intersection of research and humanitarianism
Fiona Terry, Helen M. Kinsella and Scott Straus

Art

The Silence of Others: A conversation with the filmmakers
Almudena Carracedo, Robert Bahar and Charlotte Groult

Publié le 21 juillet 2020