Jeanhyoung Soh

Jeanhyoung Soh est chargée de recherche à l'Institut des sciences humaines de l'université nationale de Séoul, où elle a obtenu son doctorat en sciences politiques, avec sa thèse intitulée "The Relation between Power and Authority of Kings in Late Chosŏn Dynasty: Interpretations of the concept of Hwangkuk (皇極)". En 2018, elle a obtenu la bourse postdoctorale "Henry Luce" de l'Institut Ricci d'histoire culturelle sino-occidentale de l'université de San Francisco. Elle a enseigné l'histoire de l'Asie de l'Est prémoderne, l'histoire intellectuelle de la période Joseon et la pensée politique en Asie de l'Est. Elle se concentre sur le langage et la rhétorique politiques des XVIII^e et XIX^e siècles. Ses recherches portent notamment sur les traductions jésuites des textes de Coimbra en Chine, sur la traduction des textes politiques occidentaux en Asie et sur la réception des connaissances géographiques occidentales par les intellectuels coréens et leur vision reconstruite du monde.

Le projet

Titre : Copies et créations : trois copies du Wanguo quantu d'Aleni, redécouverte et réarrangement des informations géographiques de l'Asie de l'Est à la fin de la période Joseon

« Cette recherche se concentre sur trois copies coréennes du Wanguo quantu 萬國全圖 (carte complète de tous les pays, 1623) de Giulio Aleni (1582-1649) et sur leur manière de redécouvrir les idées géographiques traditionnelles de l'Asie de l'Est. Les trois copies coréennes sont : Manguk jeondo 萬國全圖 (1661) de Bak Jeongseol 朴廷薛 (1612-1693), le Cheonha do jido 天下都地圖 du gouvernement Joseon à la fin du XVIII^e siècle, Taeseo heosa yimadu manguk jeondo 泰西會士利瑪竇萬國全圖 (1821) de Ha Baekwon 河百源.

L'objet de la recherche porte plus spécifiquement sur les duplications du Wanguo quantu et les transcriptions du Zhifang waiji, plutôt que sur d'autres cartes et ressources géographiques, afin de comprendre comment les Coréens d'avant le milieu du XIX^e siècle ont reçu et utilisé la géographie de la Renaissance. La reproduction du Kunyu wanguo quantu en 1708 par le peintre royal Kim Jinyeo, sous la supervision du Bureau d'astronomie constitue un parfait exemple. Cette reproduction s'est produite près d'un siècle après que Jeong Duwon, un envoyé à Pékin, l'ait importée. Les grandes copies, d'environ 531x172 cm, n'ont été vues que par un public restreint, principalement des membres de la famille royale et des bureaucrates. S'il existe au moins dix exemplaires du Kunyu Quantu en Corée, ils ont été réalisés à la fin du XIX^e siècle, alors que d'autres cartes provenant d'Europe, des États-Unis et du Japon étaient disponibles. Cela a nécessité une approche et des ressources différentes. Ces détails soulignent l'importance du Wanguo quantu et du Zhifang waiji en tant que sources géographiques pour les intellectuels de la Corée du XVII^e au début du XIX^e siècle. »

Institution d'accueil : École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

Bibliographie sélective

• “Utopia and Dystopia: Cheonha do and the Reception of Renaissance Geography in Late Joseon Korea” in Mario Cams and Elke Papelitzky, Remapping the World from East Asia: Towards a Global History of the ‘Ricci Map’, University of Hawaii (2024). (English)
• “Wispers and Politics: A political Historical Examination to the Tale of a Murdered Ryukyu Prince in the late Joseon Period,” Korean Political Science Review 57-4 (2023): 91-111. (Korean)
• “Gaoli zhiming shilüe: An intercultural, interlaced text between the Jesuits in Shanghai and the Missions Etrangères de Paris in Seoul,” Journal of Jesuit Studies 10-4 (2023): 585-604. (Korean)
• “Reconstruction of historical memory viewed through the circulation, citation, and referencing of a Korean Catholic Hwang Sayeong's Silk Letter, ” Kyujanggak 61 (2022): 1-31. (Korean)
• “Translating Ideology: Democratic Concepts and Institutions of The Spirit of Laws in Japanese and Chinese Translations,” The Review of Korean and Asian Political Thoughts 20-2 (2021): 105-130. (Korean)