L’accès à la terre dans le camp de réfugiés de Dosseye (Tchad)

Entre normes formelles et pratiques bureaucratiques locales
L’accès à la terre dans le camp de réfugiés de Dosseye (Tchad)
L’accès à la terre dans le camp de réfugiés de Dosseye (Tchad)
© Lewa Elie DOKSALA
Projet lauréat 2023 du Fonds Louis Dumont

Découvrez le projet lauréat 2023 "L’accès à la terre dans le camp de réfugiés de Dosseye (Tchad), entre normes formelles et pratiques bureaucratiques locales" du fonds d'aide à la recherche en anthropologie sociale, le Fonds Louis Dumont.

Le projet

Ce projet de recherche porte sur la question de l’accès à la terre par les réfugiés centrafricains dans le camp de réfugiés de Dosseye au sud du Tchad, entre normes et pratiques foncières locales. À travers cette thématique, le chercheur Lewa Elie Dorksala étudie l’articulation entre les droits régulés par l’État d’accès à la terre et celle qui relèvent des droits de propriétés «locaux », coutumiers régis par des autorités locales, dans un contexte de « crise » qui est devenue permanente. Cette ethnographie se veut en outre, une modeste contribution à la compréhension des modalités d’acquisition de la terre par les réfugiés statutaires ayant fui les conflits armés, ainsi que des nouvelles dynamiques organisationnelles développées par les deux acteurs à savoir, autochtones et allochtones en matière de production foncière.

Cette question pose en toile de fonds la question de l’anthropologie juridique alimenté par un faisceau de droits, entre les terres objets de droits régulés par l’État selon les régimes juridiques et celles qui relèvent des droits de propriétéé́ «locaux », «coutumiers» régis par des autorités locales, suivant des normes qui, sans être indépendantes, demeurent partiellement autonomes vis-à-vis des cadres officiels de régulation, (Lavigne Delville, 2022). Elle met aussi en débat la question de l’anthropologie politique, caractérisé par la pluralité des normes et des systèmes d’autorités de régulation, ou encore le rapport entre le formel et l’informel, (Colin, 2022).

Au-delà du pluralisme juridique qui régit la question foncière au Tchad, l'afflux massif de réfugiés dans les différents camps de l'intérieur du pays a rebattu les cartes foncières, auparavant dominées par le droit moderne et le droit " coutumier ", et les restitue dans le triptyque droit moderne -droit local- droit international des réfugiés. C'est dans ce contexte que Lewa Elie propose une nouvelle lecture des dynamiques foncières à la lumière de la situation générée par l'afflux de réfugiés au Tchad.

Lewa Elie DOKSALA


Lewa Elie DOKSALA est de nationalité tchadienne et doctorant en anthropologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Marseille, travaillant sous la direction de Judith SCHEELE. Ses recherches sont axées sur la question de l’accès à la terre par les réfugiés centrafricains dans le camp de Dosseye au Tchad et les différentes formes de bureaucratie qui s’y développe. À travers cette thématique, le chercheur questionne aussi l’articulation entre les modalités traditionnelles d’accès à la tenure foncière et le droit de moderne dans un contexte de conflit devenu permanent.  

Lewa Elie DOKSALA, lauréat Fonds Louis Dumont 2023

Lewa Elie DOKSALA

Publié le 28 juillet 2023