Espaces sociaux à l’interface entre l’océan et la terre habitée à Guet Ndar

Découvrez le projet lauréat 2025 « Espaces sociaux à l’interface entre l’océan et la terre habitée à Guet Ndar, quartier de Saint-Louis du Sénégal » du fonds d'aide à la recherche en anthropologie sociale, le Fonds Louis Dumont.

Le projet

Cette recherche s’intéresse aux espaces situés à l’interface entre l’océan et l’habiter à Guet Ndar, quartier de Saint-Louis du Sénégal. Ce quartier populaire est implanté sur une langue de terre étroite séparant l’océan Atlantique de l’île fluviale de Saint-Louis. Ancien village de pêcheurs wolof et lébou, Guet Ndar est aujourd’hui menacé par la montée des eaux, conséquence conjointe du réchauffement climatique et d’un aménagement hydraulique défaillant.

L’océan Atlantique fait l’objet de perceptions ambivalentes chez les Guet-ndariens : la pêche constitue encore une ressource essentielle et un vivier d’emplois, mais la submersion à moyen terme représente un risque majeur pour le quartier. L’océan évoque aussi, simultanément, les départs vers l’Europe par la route des Cayucos et les morts nombreuses qui y sont associées.

Les espaces terrestre et maritime du quartier se croisent et s’articulent en plusieurs points : la rive ouest, exposée aux vagues, où les habitations sont rongées par l’érosion ; la plage rétrécie, terrain de jeu des enfants ; les toits, lieux de sociabilité masculine (mbar), initialement tournés vers l’océan et déplacés côté fleuve ; ou encore le port de Jamalaye et ses mareyeurs, aux allures de campement de fortune.

Les connaissances acquises au cours de la thèse sur les relations de parenté, d’âge et de genre, et leur inscription spatiale, seront déterminantes pour analyser l’articulation de ces différentes dimensions de la vie sociale, et, in fine, les rapports contemporains des Guet-ndariens à l’océan.