Richesse, écologie et travail au temps du Covid-19
Florence Jany-Catrice et Dominique Méda, titulaires de la chaire Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales, vous proposent une sélection leurs publications en lien avec des questions qui ont, dans la crise actuelle, une place importante dans le débat public : qu'est-ce que la richesse ?, les nouveaux indicateurs de richesse, l'écologie et le travail et l'utilité sociale des activités faiblement rémunérées
Promouvoir de nouveaux indicateurs de richesse : histoire d’une « cause » inaboutie
Working Paper de Dominique Méda, juin 2020
Le texte s'intéresse au double mouvement de remise en cause du PIB, dans des visées très différentes, à la fois par un petit courant de pensée dit "des nouveaux indicateurs de richesse" qui se développe en France à partir de la fin des années 1990 et par plusieurs institutions internationales. Après la Commission Stiglitz, dont les résultats sont analysés, les tentatives pour officialiser un petit nombre d'indicateurs notamment avec la loi SAS ne parviendront pas à s'imposer, pas plus que les indicateurs proposés par la Banque mondiale. La bataille des indicateurs-qui est aussi une bataille pour déterminer les nouveaux cadres cognitifs et les nouveaux référentiels, n'est pas terminée.
« Les raisonnements d’évangile sur la croissance salvatrice sont des croyances trompeuses »
Tribune collective dans Le Monde, mai 2020
Les fondateurs du Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR), estiment qu’il n’y a aucun besoin de croissance pour améliorer le pouvoir de vivre, réduire les inégalités, créer des emplois et contenir la dette.
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« Il faut démocratiser l’entreprise pour dépolluer la planète »
Tribune collective dans Le Monde, mai 2020
Huit chercheuses en sciences sociales, dont Julie Battilana, Isabelle Ferreras et Dominique Méda, rejointes par 3 000 de leurs collègues, appellent à un nouveau partage du pouvoir au sein des entreprises, condition d’une véritable transition écologique.
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Pourquoi il faut aller au-delà du PIB
de Florence Jany-Catrice dans Le 1 hebdo, avril 2020
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"Il nous faut réussir le tour de force de transformer la situation en prélude à la reconversion écologique de nos sociétés"
Chronique de Dominique Méda dans Le Monde, avril 2020
Dans sa chronique, la sociologue avertit que la pandémie de Covid-19 doit être comprise non pas comme une catastrophe naturelle dont il faudrait juste éviter qu’elle ne se reproduise, mais comme un coup de semonce exigeant une bifurcation radicale.
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Tirer vraiment les leçons de la crise sanitaire
Tribune de Dominique Méda dans Libération, mars 2020
La pandémie de coronavirus est un coup de semonce. La reconversion écologique de nos sociétés est un impératif absolu. Il faut changer de modèle de développement économique, en mettant en œuvre une politique d’investissement massif dans la transition écologique et en prônant une éthique de la modération.
Transformations de long terme dans l’évaluation des politiques publiques. D’une planification politique à une légitimation scientifique
de Florence Jany-Catrice dans Actuel Marx 2019/1 (n° 65), pages 67 à 80
Les luttes sur la nature de l’État sont consubstantielles aux luttes dans le capitalisme. Dans la période contemporaine, l’évaluation des politiques publiques, parée de la double vertu de la neutralité et de la rationalité économique, s’impose comme le vecteur principal des transformations de la nature de l’État, que ces transformations portent sur le volume ou la nature de l’évaluation, ou encore sur les acteurs qui la promeuvent. Cet article démontre qu’en sublimant le marché et plus généralement les valeurs libérales, l’évaluation joue, en creux, contre une véritable politique de planification.
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L'indice des prix à la consommation
de Florence Jany-Catrice (ed. La Découverte, 2019)
L’inflation ne devrait plus être un indicateur politiquement sensible puisque, depuis le début des années 1980, les politiques macroéconomiques sont parvenues à la contenir.
Pourtant, l’indice des prix à la consommation (IPC), qui est le principal indicateur de l’inflation, reste très fréquemment consulté sur le site de l’Insee, du fait de ses usages multiples. L’IPC sert pour l’indexation des salaires, des retraites, mais aussi de divers contrats, par exemple les pensions alimentaires. Il est aussi utilisé par les comptables nationaux pour déflater des grandeurs macroéconomiques monétaires et fournir des données en termes « réels ».
Mais comment mesure-t-on cet indice des prix à la consommation ? Quelles ont été les réformes qui se sont succédé pour donner forme à l’IPC du XXIe siècle ?
Cet ouvrage présente l’IPC en s’appuyant sur l’étude des controverses qui ont jalonné son histoire. Situées dans le contexte socioéconomique comme dans celui des idées, ces controverses donnent à voir le caractère éminemment conventionnel et politique de l’IPC et, partant, de nombreux autres indicateurs macroéconomiques, tels que la croissance ou la productivité.
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L’économie au service de la société. Autour de Jean Gadrey
Dirigé par Florence Jany-Catrice et Dominique Méda (ed. Les Petits Matins, 2019)
Comment (re)mettre l’économie au service de la société ? C’est à cette question essentielle que les auteurs de ce livre répondent en revenant sur les travaux de Jean Gadrey. Critique du mythe de la croissance, transition écologique et sociale, réduction des inégalités entre hommes et femmes… Jean Gadrey propose sur tous ces sujets et bien d’autres encore des approches originales, en rupture avec la pensée économique dominante. Avec un point commun : améliorer les conditions de vie et le bien-être de tous et toutes. Il dessine une économie « pluraliste et indisciplinée », intégrant la dimension environnementale et la justice sociale, résolument tournée vers le « bien-vivre », et qui concourt à répondre aux défis auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée.
Vers une société post-croissance
de Isabelle Cassiers, Kevin Maréchal et Dominique Méda (Éditions de l'Aube, 2017)
Le terme post-croissance désigne l’entrée dans une ère que nous ne parvenons pas encore à nommer, si ce n’est par référence à celle que nous quittons. Les symptômes qui signent la fin d’une époque sont clairs et sans appel : la poursuite de la croissance économique ne constitue plus un projet de société crédible. Toutefois, y renoncer pose aux économistes (théoriciens et praticiens) des défis majeurs qui exigent de reprendre à leur racine, sous un éclairage transdisciplinaire, les questions dont ils traitent couramment. Ensemble, les neuf chercheurs réunis dans cet ouvrage s’interrogent : quels sont les problèmes majeurs qui surgissent à l’esprit dès lors que l’on abandonne un objectif de croissance continue ? Par où passe la transition vers un autre horizon ? Quels sont les courants de pensée et les modes de gouvernance susceptibles d’articuler un projet cohérent ? Chacun des auteurs apporte un regard spécifique, une pièce au puzzle qu’il s’agirait à l’avenir d’assembler.
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Les nouveaux indicateurs de richesse
de Florence Jany-Catrice et Jean Gadrey (ed. La Découverte, 2016)
La croissance économique, celle du PIB, reste le principal critère de performance des nations, mais c’est un critère de plus en plus contesté. Les auteurs dressent un bilan de cette contestation, mais présentent surtout de nouveaux indicateurs, fondés sur des visions alternatives de la « richesse des nations ».
Ces indicateurs s’intéressent, selon les cas, au « développement humain », à la « santé sociale », mais aussi à la soutenabilité écologique. Sont pris en compte des richesses oubliées comme celles que produit l’activité bénévole ou l’activité domestique, des richesses environnementales en voie d’épuisement ou sacrifiées, ou encore des critères d’inégalités et de pauvreté. Ils pourraient servir de guides à d’autres politiques économiques, sociales et environnementales.
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De l’usage des indicateurs de développement dans l’action publique et le débat citoyen
Groupe de travail animé par Franck Montaugé. Audition de Florence Jany-Catrice, Professeure des Universités et de Dominique Méda, Professeure des Universités, Mardi 26 avril 2016
Faut-il attendre la croissance ?
de Florence Jany-Catrice et Dominique Méda (ed. La Documentation française, 2016)
Depuis la fin des années 1970 la croissance est en berne son rythme de progression s’est essoufflé. Néanmoins les pays industrialisés attendent son retour pour relancer leurs économies en difficulté après la crise de 2007-2008. Mais peut-elle revenir à des taux élevés ? Les Trente Glorieuses n’étaient-elles qu’une « parenthèse enchantée » ? Est-il souhaitable de chercher la croissance « à tout prix » lorsqu’il devient urgent de lutter contre le réchauffement climatique causé par les activités humaines ? Ne serait-il pas préférable de réfléchir à un modèle post-croissance soutenable et socialement équitable ? Telles sont les questions de fond et aussi d'actualité débattues dans cette nouvelle livraison des Doc'en poche.
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Stratégie de croissance et environnement : quelle conciliation ?
de Dominique Méda dans la Revue française des affaires sociales, Janvier 2016
Même si elles différent fortement, comme les articles de ce numéro de la Revue française des affaires sociales (RFAS) l’ont bien mis en évidence, les stratégies nationales de croissance et de protection sociale présentées partagent toutes un objectif commun affiché : obtenir les taux de croissance les plus élevés possible. Certes, des voix se font entendre, dans tous les pays considérés, pour soutenir qu’il n’est pas vrai que tout soit mis en œuvre pour atteindre cet objectif. Les États membres de la zone euro, notamment, se voient reprocher d’accepter des contraintes qui brideraient la dynamique de croissance et la maintiendraient en dessous de la croissance dite potentielle. Des propositions alternatives sont dès lors mises dans le débat public, qui permettraient de soutenir ou de relancer la croissance : remettre les politiques keynésiennes à l’honneur et faire repartir la consommation (au lieu de développer principalement des politiques d’offre), accepter de ne pas respecter les critères dits de Maastricht (le déficit du budget public ne doit pas être supérieur à 3 % du produit intérieur brut [PIB] et la dette dépasser 60 % de celui-ci), faire une politique de grands travaux susceptible de relancer la machine...
Les enjeux méthodologiques des « nouveaux indicateurs de richesse »
de Florence Jany-Catrice et Dominique Méda dans La Revue du CGDD, décembre 2015, p.70
L’article s’intéresse aux critiques apportées au Produit Intérieur Brut (PIB), notamment depuis les années 1990 par « l’école des nouveaux indicateurs de richesse » et aux diverses tentatives visant à définir et mettre en œuvre des indicateurs complémentaires et/ou alternatifs à celui-ci. Après avoir rappelé les raisons de la critique et les principes permettant la définition des nouveaux indicateurs, notamment en ce qui concerne l’implication des citoyens dans le choix de ceux-ci, l’article revient sur les apports et les limites des travaux engagés par la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social sous l’égide de Joseph Stiglitz et Amartya Sen et publiés en 2009 dans le rapport éponyme. Il s’arrête plus longuement sur deux indicateurs, proposés l’un par la Banque Mondiale, l’Epargne nette ajustée (ENA), l’autre par le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Inclusive Wealth Index (IWI), qui font une large place à la monétarisation, pour en montrer les limites.
Les services à la personne
de François-Xavier Devetter, Thierry Ribault, Florence Jany-Catrice (éd. La Découverte, 2015)
À la fois instrument de la politique d’emploi et de la politique sociale, le « secteur » des services à la personne est d’abord la recombinaison d’activités hétérogènes et le résultat d’un coup de force politique. Mais c’est par le prisme du travail et de l’emploi que cet ouvrage propose d’explorer ce champ.
Combien d’emplois ? Quelles évolutions ? Quelle qualité de l’emploi ? Pour quel service rendu ? Et à qui ? Les activités s’effectuent souvent dans le cadre d’un rapport social où prestataire et usager sont en interaction. L’aide à domicile auprès des personnes âgées en est l’archétype. Elle soulève la question de la compatibilité entre le caractère professionnel de la prestation et la fragilité socio-économique dans laquelle se trouvent les salariés du secteur. Peut-on penser la professionnalisation sans interroger la qualité des services rendus ni la nature des conditions de travail ? N’est-ce pas aussi un symptôme de la fragilisation du compromis social français ? Des questions qui engagent de véritables choix de société.
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La performance totale : nouvel esprit du capitalisme ?
de Florence Jany-Catrice (Presses Universitaires du Septentrion, 2012)
Envisager la mesure des performances sur le registre impératif de la métrologie, comme c'est de plus en plus le cas dans les économies contemporaines, n'a pas uniquement un effet « réducteur ». En opérant par les nombres, ce sont les formes même de la prescription politique et de la vie en société qui sont transformées. Ignorer les formes pluralistes de l'évaluation (notamment de l'évaluation des politiques publiques), revient à faire disparaitre des registres de l'efficacité ce qui faisait valoir l'intérêt général. Exit des mesures de la performance d'un État « prestataire de services » les dimensions civiques ou civiles d'accès aux services pour tous, de bien-être par le travail, de maintien et de consolidation des droits du public.
Un État prestataire de service agit selon une modalité qui se caractérise par une injonction permanente à l'incitation au travail et à l'accroissement de son intensité ; par une représentation économiciste et non citoyenne de l'individu : par une injonction à l'évaluation des performances de ces homo oeconomicus ; et par la fin de la reconnaissance et de la garantie des valeurs républicaines à l'instar de celle de l'égalité et de la citoyenneté.
Comment a-t-on pu en arriver là ? C'est ce que propose d'explorer cet ouvrage qui fournit aussi des pistes de réflexion pour sortir, transitoirement et définitivement, de la performance totale.
Femmes et richesse : au-delà du PIB
de Florence Jany-Catrice et Dominique Méda dans Travail, genre et sociétés 2011/2 (n° 26), pages 147 à 171
La mesure actuellement la plus utilisée pour recenser la richesse d’un pays est le Produit intérieur brut, qui représente la valeur monétaire des biens et services fabriqués une année donnée. Cet indicateur a été inventé au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Comme tous les indicateurs il est issu de « conventions », parmi lesquelles celle de ne pas considérer comme faisant partie de la richesse nationale les activités réalisées au sein du foyer, qui ont très longtemps été prises en charge par les seules femmes et dont la répartition reste encore aujourd’hui très déséquilibrée entre les femmes et les hommes. L’article vise dans un premier temps à revenir sur les raisons – implicites ou explicites – de cette exclusion. Il présente ensuite une des manières de faire justice à un certain nombre de revendications féministes qui considèrent légitime de prendre au moins la mesure de la contribution de la production domestique à la richesse nationale en réalisant une estimation monétaire de celle-ci. Après avoir envisagé les différentes méthodes d’estimation, jusqu’à la plus récente, proposée par la Commission Stiglitz et l’ocde, ainsi que les avantages et inconvénients de celles-ci, nous analysons dans une dernière partie une autre manière de dépasser les limites intrinsèques au pib : le développement de nouveaux indicateurs plus axés sur la santé sociale, en envisageant, de manière exploratoire, les modalités d’une meilleure prise en compte des inégalités entre femmes et hommes.
La Richesse autrement
Hors-série n°48 Alternatives économiques coordonné par Orianne Faisandier, Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, mars 2011
L'aide à domicile face aux services à la personne et registres d'action contradictoires : des politiques aux organisations
de Florence Jany-Catrice et Emmanuelle Puissant dans La Revue de l'Ires 2010/1 (n° 64), pages 121 à 147
Cet article vise à mettre en exergue quelques-unes des tensions suscitées par le regroupement d’activités de nature différente dans les services à la personne. Nous montrons que la mise en œuvre intentionnelle, dans ce champ, de politiques publiques différentes, aux objectifs parfois contradictoires, engendre des tensions macro socio-économiques, qui se manifestent concrètement au niveau des organisations de services à domicile. Dans les associations d’aide à domicile en particulier, certaines des tensions sont surtout portées par les salariés en charge de la coordination et de l’encadrement intermédiaire.
Le travail non qualifié. Permanences et paradoxes
dirigé par Dominique Méda et Francis Vennat (éd. La Découverte, 2005)
En France, cinq millions de salariés, soit plus de 20 % de l'emploi total, occupent des emplois non qualifiés. S'agit-il pour autant de salariés sans qualités ni compétences ? « Dernier wagon de l'emploi », ils occupent les postes dont les conditions de travail sont les plus difficiles et les emplois les plus précaires. Leurs salaires sont parmi les plus bas, alors que nombre d'entre eux détiennent des diplômes, sont expérimentés ou ont une forte utilité sociale. Alors que la disparition de l'emploi non qualifié était, dans les années 1980, quasiment programmée, comment expliquer sa recrudescence au début des années 1990 ? Est-ce le signe d'une régression sociale ? Est-ce le résultat d'une politique adaptée au maintien de l'emploi et à l'embauche de salariés menacés par le chômage ? Pour répondre à ces questions, économistes, sociologues et statisticiens explorent dans ce livre le contenu de ces emplois, le profil des salariés et leurs trajectoires. Ils étudient les politiques d'emploi et l'effet des allègements de cotisations sociales. Ils décrivent le jeu des acteurs qui a présidé à l'émergence de cette catégorie. Derrière l'hétérogénéité de ces emplois, ils mettent en évidence tout à la fois leur permanence, la question de la reconnaissance des qualifications et du rôle de la formation. L'ouvrage invite à pointer l'enjeu politique de cette question : est-il possible d'atteindre les objectifs européens de qualité de l'emploi et d'économie de la connaissance, tout en favorisant le développement d'emplois peu qualifiés ?
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Nous attirons votre attention particulièrement sur les chapitres suivants de Nicole Gadrey, Florence Jany-Catrice et Martine Pernod-Lemattre :
- 9. Les conditions de travail des employés non qualifiés (chapitre payant sur Cairn)
- 10. Genre et emplois non qualifiés (chapitre payant sur Cairn)
- 14. Les employés non qualifiés : quelles compétences ? (chapitre payant sur Cairn)
Qu'est-ce que la richesse ?
de Dominique Méda (ed. Flammarion, 2000)
Nous vivons les yeux rivés sur le taux de croissance du Produit Intérieur Brut, comme si celui-ci suffisait à faire de nous des sociétés vraiment riches. Indifférent à la manière dont sont répartis les biens, les services, les revenus et les acquis, le PIB n’est affecté ni par la montée de la violence ni par le développement des inégalités ou l’altération de l’environnement, pas plus qu’il ne le serait par l’accroissement constant du niveau d’éducation, la facilité d’accès à des services publics de qualité, l’amélioration générale de l’état de santé de la population ou la promotion d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes. Si ce qui importe, c’est ce qui est productif, comment donner de la valeur à des activités qui ne sont productives de rien, ou seulement de relation, de sens, de qualité de vie ? Cette question est particulièrement importante au moment où s’opère une réduction de la durée légale du travail, activité productive par excellence. Si les femmes, sur lesquelles pèsent aujourd’hui les contradictions de notre société, parviennent à promouvoir une autre organisation des temps sociaux, alors peut-être pourrons-nous expérimenter des modes de partage et des types de richesse plus modernes, plus démocratiques et plus civilisés.
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