Les nouveaux indicateurs de prospérité : pour quoi faire ? Enseignements de six expériences nationales

Working paper de Lucas Chancel, Géraldine Thiry et Damien Demailly
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L’élaboration de nouveaux indicateurs de prospérité (NIP) fait l’objet d’un intérêt grandissant auprès de nombreux acteurs et instances (ONGs, académiques, société civile, institutions regionales, nationales et internationales). Cet article traite des conditions d’institutionnalisation, dans les sphères officielles, de tels indicateurs. Pour ce faire, six initiatives nationales et régionales sont étudiées en Australie, au Royaume-Uni, au Pays de Galles, en Belgique, en Wallonie et en Allemagne. Pour chacune d’entre elles, nous questionnons les usages effectifs de nouveaux indicateurs de prospérité ainsi que les rôles – instrumental, politique et symbolique – que ceux-ci sont amenés à jouer. L’analyse de ces experiences nationales et régionales nous conduit à formuler dix leçons pouvant instruire et alimenter les débats sur l’institutionnalisation des NIP, notamment en France. Parmi ces leçons apparaissent, entre autres, la pertinence de proposer des indicateurs complémentaires plutôt que substituables au Produit Intérieur Brut, le rôle de soutien que peuvent jouer les instances exécutives et législatives au plus haut niveau, le rôle stratégique des instituts nationaux de statistiques et l’importance de soumettre l’élaboration et le choix d’indicateurs à une débat démocratique.

Les auteurs

Lucas Chancel est diplômé de Sciences Po, de l’Ecole Polytechnique et de l’Imperial College (Londres). Avant de rejoindre l’Iddri, il a travaillé en tant que consultant pour The Energy and Resources Institute (New Delhi) et a été chercheur invité au programme Habitat des Nations Unies à Nairobi. Il enseigne l’économie des inégalités et du développement durable à l’IEP de Paris. 

Géraldine Thiry est chercheure post-doctorale au Collège d’Etudes Mondiales (FMSH-Paris), au sein de la Chaire du Prof. Dominique Méda, «Reconversion écologique, travail, emplois et politiques sociales». Après avoir obtenu un diplôme de deuxième cycle en sciences politiques (relations internationales) et deux masters en économie à l’Université Catholique de Louvain (UCL), elle a réalisé un doctorat en sciences économiques (obtenu en mai 2012, à l’UCL). Entre septembre 2012 et décembre 2013, elle a été chercheuse au sein du projet européen FP7 «BRAINPOoL» (BRinging Alternative INdicators into POLicies) à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Ses principaux domaines de recherche sont les nouveaux indicateurs de richesse, la socio-économie de la quantification, la comptabilité critique et l’économie écologique. 

Damien Demailly est diplômé de l’École Polytechnique et docteur en économie. Après une thèse sur l’impact des politiques climatiques sur la compétitivité de l’industrie au CIRED-EHESS, il a travaillé pendant cinq ans dans le milieu de l’écologie associative puis politique, en France et en Europe. En 2012, il rejoint l’Iddri pour y lancer le programme transversal « Nouvelle Prospérité ».

Le texte

Ce texte est issu d’une collaboration entre la Chaire du prof. Dominique Méda, «Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales» et l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI - SciencePo). Ce texte est également publié comme working paper de l’IDDRI. Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre du programme « Investissements d’avenir » portant la référence ANR-10-LABX-01. Géraldine Thiry a bénéficié d’un soutien financier du septième programme-cadre de l’Union européenne (FP7/2007-2013 - MSCA-COFUND) en vertu de la convention de subvention n°245743 – Programme de bourses postdoctorales Braudel-IFER-FMSH, en collaboration avec la Chaire du Prof. Dominique Méda.

Remerciements

Nous remercions tout particulièrement Pierre Barthélémy, Romina Boarini, Aurélien Boutaud, Michel Colombier, Lucien Chabason, Delphine Donger, Fabrice Flipo, Jean Gadrey, Florian Guyot, Claude Henry, Florence Jany-Catrice, Dominique Méda, Marco Mira d’Ercole. Les vues exprimées dans cette étude n’engagent que leurs auteurs.

Publié le 4 septembre 2014