Grossophobie. Sociologie d'une discrimination invisible

Parution de l'ouvrage de Solenne Carof
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La norme de minceur est partout : dans nos placards, dans le design de nos meubles, au coeur de nos fantasmes et de nos imaginaires. Malheureusement, son revers aussi... la grossophobie.

Depuis plusieurs années, des militantes ont imposé sur la scène médiatique la question des stigmatisations et des discriminations que vivent les personnes grosses.  Dans son ouvrage, Solenne Carof, sociologue, analyse les rouages de cette discrimination systémique dont les effets sur les vies sont encore largement minimisés. Elle pose une question centrale. Pourquoi tant de haine à l'égard des personnes très corpulentes ?

L'auteure nous montre que la réponse se trouve en partie dans l'histoire de nos représentations et dans les hiérarchies qui structurent notre société. Au fil de son enquête, on découvre les rapports de pouvoir, de genre, de classe et de race, qui se nichent dans la question du poids.

En analysant ces histoires de vie, je peux ainsi décrire, en tant que sociologue, les structures sociales qui sous-tendent les discours, normes et comportements grossophobes. Certaines caractéristiques comme le milieu social, le genre, la « race » ou encore l’âge tendent à atténuer ou amplifier les représentations péjoratives de la grosseur, ainsi que les situations de stigmatisation ou de discrimination. L’analyse sociologique dévoile les raisons pour lesquelles le fait d’« être gros ou grosse » n’a pas exactement le même sens ni les mêmes conséquences quand on est une femme ou un homme, racisé·e ou non, jeune ou âgé·e, riche ou pauvre.

Solenne Carof est maîtresse de conférences en sociologie à Sorbonne université. Ses recherches portent sur l'alimentation, le surpoids, la santé et le genre.

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Publié le 20 mai 2021