En hériter
Coordonné par Marian Nur Goni, ce numéro interroge les multiples manières et processus par lesquels nous héritons des collections constituées dans la période coloniale et postcoloniale, et des histoires qui y sont attachées. Il porte une attention particulière aux relations, questionnements et inventions que la prise en charge de ces héritages engendre, y compris d'un point de vue personnel et intime. Quelles relations ou possibilités de relations ces choix mettent-ils en jeu ou demandent-ils d’inventer ? Comment cela nous déplace et nous affecte-t-il ? D'une contribution à l'autre, deux fils s'entrelacent, mettant notamment l'accent sur les collections sonores et les dimensions panafricaines.
Avec les contributions de Nii Kwate Owoo, Nanette Snoep, Carla de Andrade Hurst, Aurora Rodonò, Sam Hopkins, Simon Rittmeier, Alexandre Girard-Muscagorry, Lotte Arndt, Érika Nimis, Diane Turquety, Amzat Boukari-Yabara, Ntone Edjabe et Marian Nur Goni.
Aujourd’hui, les collections coloniales sont placées sous le feu d’une forte attention publique induite par les intenses discussions autour des restitutions d’artefacts africains qui s’articulent à d’autres combats (mouvements contre le racisme et les violences policières, déboulonnage de monuments coloniaux, justice environnementale) et donnent lieu à de multiples initiatives muséographiques, universitaires et artistiques de par le monde. Le projet de recherche transdisciplinaire à l’origine de cette revue repose sur la volonté de contribuer à la dynamique d’un dialogue entre chercheur.e.s, artistes, activistes et conservateur.ice.s travaillant dans différents pays. Il se concentre particulièrement sur l’histoire contentieuse et contestée d’un certain nombre d’institutions muséales en Afrique et en Europe, et discute leurs devenirs possibles. En dialogue avec des artistes, auteur.ices, et institutions culturelles et académiques sur le continent africain, la revue Trouble dans les collections s’inscrit dans un contexte aussi bien local qu’international. Tout en s’employant à approfondir les connaissances sur les collections et à penser leurs perspectives, elle s’engage à de nouvelles interprétations et au réexamen de l’histoire des savoirs et des pratiques patrimoniales depuis la période coloniale.