Le Brésil vu par Rebecca Lemos Igreja

La Fondation Maison des sciences de l'homme soutient les milieux intellectuels évoluant dans des pays marqués par divers obstacles à la liberté académique. Pour ce faire elle accompagne des chercheurs et chercheuses ne pouvant plus exercer leurs activités avec la sérénité, voire la sécurité nécessaires. Des situations de stress, de surveillance, des blocages administratifs, le racisme ou encore les discriminations de genre, parfois les guerres les ont conduit à se déplacer, à se protéger, à s'isoler, voire à se cacher. Cette diversité d’obstacles appelle en retour autant de stratégies de protection et de contournement de la part des chercheurs et chercheuses.

Cette collection de podcasts, "Zones contraintes", vous en livre les récits.

Le Brésil vu par Rebecca Lemos Igreja

Dans cet épisode, Rebecca Lemos Igreja, anthropologue et professeure à l’Université de Brasilia et lauréate du programme Thémis, nous parle de la situation des universités dans son pays peu avant les élections présidentielles de 2022 au Brésil.

Sans négliger aucune dimension de la crise qu’elles ont traversée, Rebecca Lemos Igreja remonte aux réformes de l’enseignement supérieur menées par Lula et, au-delà, aux sources historiques d’une situation politique marquée par la confrontation. De fait, nous explique-t-elle, les universités n’ont pas seulement vu leurs moyens réduits à peau de chagrin, mais se sont trouvées au cœur d’une véritable bataille idéologique.

Cette bataille ayant pour but de les expurger de l’influence d’un supposé « marxisme culturel », et d’instaurer un nouvel enseignement fondé sur des valeurs conservatrices, au bénéfice d’une élite restreinte.

Outre ces pressions financière et administrative, les instruments de cette tentative de révolution conservatrice ont été le soutien massif à l’enseignement évangéliste, la surveillance des professeurs, le dénigrement et l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux, avec pour résultat l’autocensure, le renoncement à certaines recherches, la peur de parler librement devant les étudiants.