Critical Conversations on the Neurosciences from feminist, sociological, and philosophical points of view

Vidéo de la rencontre
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Vendredi 15 mars 2019, le Collège d'études mondiales a acceuilli une rencontre dédiée aux enseignements du professeur Pitts-Taylor (Université de Wesleyan), d'Yvonne Foerster (philosophe, Leuphana University), de Chiara Cappelletto (philosophe, Milan University) et de Blandine Bril (psychologue, EHESS).

Les sciences du "cerveau" (neurosciences / sciences cognitives) ont en grande partie pris en charge la manière dont nous expliquons (et parfois expliquions) notre comportement quotidien. Même les enfants ont l'habitude de justifier leur mauvais comportement par "mon cerveau m'a obligé à le faire". On peut lire dans la presse qu'un nombre croissant de personnes souffrent de problèmes de santé mentale, que la dépression, l'épuisement professionnel et les problèmes de santé liés au cerveau, tels que la migraine, sont en hausse. Même dans les tribunaux pénaux, les crimes d’un auteur seront jugés avec l’aide d’experts en sciences cognitives, tandis que des entrepreneurs astucieux tentent de comprendre les mécanismes du cerveau pour mieux cibler la publicité et les placements de produits de consommation.

Les "Neuro-talk" affectent les façons dont nous parlons les uns les autres, alors que de plus en plus d’aspects de la vie ne peuvent plus exister sans l’influence et la gouvernance des sciences cognitives : il n’est donc pas étonnant que certains parlent de notre époque comme "neuropolitique", en particulier lorsque certains chercheurs affirment que même notre choix dans l'isoloir est une question de structures cérébrales et qu'il existait des cerveaux tels que des cerveaux libéraux et conservateurs, que les annonceurs politiques tentent d'utiliser. Le fait que le cerveau soit aussi politique que nos vies quotidiennes rend nécessaires des vues critiques sur ce sujet, appelées "sciences cognitives", car ces sciences et idées peuvent être utilisées pour surveiller et contrôler nos vies ou générer davantage d'autonomie.

Des érudites comme Victoria Pitts-Taylor, utilisant les outils des sciences sociales et des études scientifiques féministes, apportent des points de vue aussi critiques et nous aident à comprendre ce qui se passe, quels sont les risques et les chances de réussite, et comment nous pouvons garder à la fois un esprit ouvert et critique.

Conférence organisée par Alexander I. Stingl, chercheur invité au Collège d'études mondiales, FMSH, en partenariat avec le Paris Institute for Critical Thinking (PICT) et l'Independent Social Research Foundation (ISRF).

Publié le 8 avril 2019