Aux origines de la mondialisation

- Projet clos -
Aux origines de la mondialisation et de la ‘divergence’ Europe Asie : réseaux commerciaux et trajectoire des institutions économiques

L’ambition de cette initiative de recherche coordonnée par François Gipouloux (CNRS-Collège d’études mondiales), est d’explorer une histoire économique comparée (Asie/Europe) en prenant pour objet d’étude les institutions économiques et les pratiques commerciales. Il s’agit d’une investigation, entreprise sur une vaste échelle temporelle (XVIe-XXe siècle), portant sur des institutions économiques ayant joué un rôle crucial dans la première mondialisation (XVIe siècle) et sur la « grande divergence » qui est advenue par la suite entre l’Asie et l’Europe : partenariats commerciaux, mobilisation des capitaux, sociétés en commandite, entre autres. Une telle analyse, qui lie de façon systématique l’histoire économique de l’Europe et de l’Asie en étudiant leurs interactions, n’avait pas encore été mise en œuvre.

Objectifs du programme

L'objectif principal de ce programme de recherche est de procéder à une comparaison systématique des trajectoires des institutions économiques et des pratiques commerciales dans différents environnements, européen et asiatiques.

Ce réseau entend :

  • Faire dialoguer spécialistes de l’histoire économique européenne et de l’histoire économique asiatique sur les méthodes de travail, le traitement des sources, l’élaboration des cadres théoriques, la formation des chercheurs et des étudiants.
  • Croiser des disciplines habituellement peu mobilisées pour comprendre l’histoire économique : l’histoire du droit ; l’anthropologie culturelle ; la géographie historique, entre autres. Plus généralement, le travail de ce réseau a visé à la structuration d’une communauté scientifique, celle des historiens de l’économie, en prenant pour vecteur la confrontation des problématiques dans le champ de l’histoire inter-connectée Europe-Asie. 
Programme de recherche 

Les recherches développées dans ce cadre se sont organisées autour des hypothèses suivantes : 

  1. La complexité du contexte historique de l’empire chinois incite à mettre à jour la spécificité des problématiques de nos collègues chinois et japonais, et à cerner les différences avec les chercheurs européens qui transparaissent dans la méthodologie, la définition des problématiques, la périodisation, la construction d’un paradigme, la critique des sources, etc. En particulier nous nous sommes attachés à montrer la richesse des sources locales, et en quoi elles deviennent déterminantes pour la compréhension des pratiques économiques des empires. 

  2. S’arrêter à la recension d’instruments qui semblent nominalement - et parfois dans les pratiques - identiques revient à manquer l’essentiel. L’essentiel est ici ce qu’on ne voit pas : l’armature juridique intangible qui sous-tend tout concept économique. La différence entre le contenu et la finalité de ces instruments en Chine ou au Japon, ou dans l’empire Ottoman au XVIIIe siècle, tient par exemple à la différence du statut juridique qui enserre tous les concepts économiques en Europe. 

  3. Comment saisir ses concepts aussi cruciaux que celui d’entreprise, de capital, de systèmes comptables dans des contextes sociétaux très différent ? Théories, savoirs, méthodes ne peuvent être échangées de façon profitable avant que ce lent travail de contextualisation n’ait été mené à bien. Une tâche centrale assignée à ce réseau est de traduire les concepts utilisés de part et d’autre de l’Eurasie, afin de permettre au travail comparatif de se déployer dans toute sa pertinence. 

  4. L’approche comparative permet de produire de nouveaux savoirs historiques, d’élaborer de nouveaux paradigmes, et de nourrir une réinterprétation féconde des questions de la mondialisation et de la divergence entre l’Europe et l’Asie sur une période longue. 

  5. La question de la divergence a été posée sans chercher à établir un jugement de valeur en en déduisant la supériorité d’un système sur un autre. Nous cherchons des réponses en resituant chaque formation socio-économique dans sa dynamique endogène, et dans sa trajectoire singulière. 

Partenariats du programme 

Le périmètre du premier consortium animateur de ce réseau a considérablement évolué au fil de ces 5 dernières années. Signe de l’attractivité du réseau, des chercheurs de renom dans le champ de l’histoire économique ont été associés à plusieurs conférences : Ina Baghdiantz (Tufts University), Michal Biran (Hebrew University of Jerusalem), Youssef Cassis (Institut Universitaire Européen, Florence), Hassan Khalilieh (University of Haifa), Patrick O’Brien (London School of Economics), Joe McDermott (Cambridge), Hermenegildo Fernandes (Université de Lisbonne), Sevket Pamuk (Bogazici University), Jaime Reis (Lisbon University), George Bryan Souza (University of Texas, San Antonio), Wang Gung-wu, (National University , Singapore), Wang Zhenzhong (Fudan University, Shanghai).

Des soutiens financiers complémentaires ont été obtenus auprès de la FMSH, de l’EHESS, du PRÈS Hésam, de la Fondation Chiang Ching-kuo, et de l’Institut Universitaire Européen de Florence, et du Centre Scientifique et Culturel de Macao de Lisbonne.

Les activités

Conférence

Comparative Economic History Europe and Asia

Conférence internationale
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Colloque

Géopolitique et croissance économique : rencontres entre l'Europe et l'Asie, XVIe-XIXe siècle (EN)

Colloque
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Journée d'étude

Commerce et techniques en Asie Orientale aux 18e-19e siècles

Journée d'étude
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Colloque

Empires, États et loi à travers l'Eurasie du XIIIe au XXe siècle

6e Conférence EurasiaTrajeco
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Publié le 23 octobre 2017