Les deux quantifications de la théorie financière. Contribution à une histoire critique des modèles financiers

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Nous proposons d'analyser les changements de la théorie financière sur longue durée à partir de la notion de première puis de seconde quantification de cette théorie. Nous introduisons la notion de quantification puis nous présentons les deux quantifications en les situant l'une par rapport à l'autre au moyen d'un cadre stylisé d'un marché élémentaire à l' équilibre. Nous donnons ensuite un exemple de ces transformations en analysant la manière dont les deux quantifications ont modifié une technique rudimentaire de la finance traditionnelle, le calcul de la valeur actuelle.

L'auteur

Christian Walter est actuaire agrégé de l’Institut des actuaires et titulaire de la chaire « Ethique et Finance » du Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l’homme. Professeur associé à l’université d’Evry (1999-2002), professeur associé à Sciences Po (2002-2008), professeur invité à l’université de Columbia, New York (2008), professeur associé à l’IAE de Paris (2011-2014). Membre du Centre de philosophie contemporaine (PhiCo) de l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Membre titulaire du Comité consultatif de la législation et de la réglementation financières (CCLRF) de la Direction générale du Trésor. Ses travaux portent sur la modélisation financière, sur l’histoire et l’épistémologie de la théorie de la finance et sur l’éthique de la finance. Derniers ouvrages parus : Le modèle de marche au hasard en finance , Paris, Economica, 2013 ; Extreme Financial Risks and Asset Allocation (avec Olivier Le Courtois), Londres, Imperial College Press, 2014.

Le texte

Ce texte s’inscrit dans les travaux de la chaire « Ethique et finance » du collège d’études mondiales de la fondation Maison des sciences de l’homme. Je remercie la FMSH pour son soutien ainsi que les membres du collège. Ce texte trouve son origine dans la réflexion engagée au groupe SMA sur les impacts professionnels de la directive « Solvabilité II » pour les compagnies d’assurance, qui se caractérise par une modification significative des pratiques assurantielles. Je remercie le groupe SMA et son directeur général délégué Hubert Rodarie pour l’environnement stimulant qui a permis de bien saisir les enjeux de l’historicisation des techniques de financiarisation dans la compréhension de ces changements. Ce travail a été présenté sous des formes antérieures au séminaire Étudier la financiarisation au travers des dispositifs politiques et des outils de gestion d’Eve Chiapello à l’EHESS (2013) et au séminaire de la chaire « Ethique et finance » (2014). Je remercie les participants à ces deux séminaires pour leurs questions et commentaires. Je remercie vivement Eve Chiapello pour les fécondes conversations que nous avons eues sur la notion de quantification et qui a revu une première version de ce texte.

Publié le 19 février 2015