Jayita Sarkar
Chercheuse invitée 2024 du programme DEA
Publié le 19 juin 2024
Jayita Sarkar est professeure des universités en histoire globale des inégalités à l'école des sciences sociales et politiques de l'université de Glasgow. Elle est rédactrice en chef de la série InterConnections aux Presses de l'université de Caroline du Nord : The Global Twentieth Century, une série de livres présentant des histoires mondiales, internationales et transrégionales innovantes du long vingtième siècle. Son premier livre, Ploughshares and Swords. India's Nuclear Program in the Global Cold War (Cornell University Press, 2022), a reçu le Bernard S. Cohn Book Prize de l'Association for Asian Studies et une mention honorable pour le Global Development Studies Book Award de l'International Studies Association.
Titre : Atomic Capitalism. A Global History (under contract with Princeton University Press, America in the World series) is a 100-year history of nuclear sites, from mining to energy to weapons-testing, retold through histories of capitalism, empire, and decolonisation
Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki ont créé, selon les termes de George Orwell, un monde « horriblement stable » et « une paix qui n'est pas une paix », renforçant le pouvoir de l'État sur l'individu et celui des États-Unis dans le monde. Atomic Capitalism examine de manière critique ce point de vue et les hypothèses sur la prépondérance des États-Unis et de l'État lui-même en plaçant les infrastructures nucléaires dans une perspective globale et transnationale. La découverte des choses nucléaires - le radium, la radioactivité, les propriétés de fission de l'uranium et le plutonium - a puissamment lié les infrastructures nucléaires à la violence des entreprises, au colonialisme (avec ou sans colonisation) et au génocide, qui ont caractérisé les empires euro-américains de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle. Le cycle de l'uranium et ses infrastructures matérielles ont donc à la fois bénéficié d'un système mondial extractiviste, surveillant et inégalitaire, et l'ont soutenu. Les acteurs et les réseaux capitalistes en ont profité en privant de leurs droits les populations des colonies lointaines, des territoires dépendants et de leur propre pays. Il en est résulté un réseau extractiviste complexe d'inégalités qui est intrinsèquement lié aux crises économiques et environnementales que nous connaissons aujourd'hui.
Institution d'accueil : Centre d'histoire de Sciences Po, Paris
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