Isabel Plante

Isabel Plante est docteure en histoire de l’art à l’université de Buenos Aires (UBA). Elle a intégré en 2013 le Conseil National de Recherche en Science et Technologie (CONICET) en tant que chercheuse du Centre de Recherche de l’Art et du Patrimoine de l’université Nationale de San Martín (CIAP-UNSAM), Argentine. Ses recherches actuelles portent sur la matérialité et la circulation internationale, entre les années soixante et quatre-vingt, des artefacts visuels tels que les arpilleras chiliennes, les affiches cubaines et l'art cinétique.

Le projet

Titre : La circulation française des arpilleras chiliennes en tant qu’artefacts visuels de résistance : les cas de la CIMADE et de Karaxú ! (1976-1984).

Suite au coup d’État d’Augusto Pinochet de 1973, des milliers d’arpilleras furent élaborés sous la protection de la Vicaría de la Solidaridad. Rapidement cette activité s’est répandue par les zones défavorisées de Santiago: environ 100,000 de ces textiles furent réalisées pendant la dictature, et la majorité fut envoyée à l’étranger. Ces scènes, réalisées avec des morceaux de tissu cousus, représentent des épisodes de la vie dans les bidonvilles sous la dictature. Cette recherche proposa l’étude de la circulation française des arpilleras à partir de deux cas significatifs : la CIMADE (Comité intermouvements auprès des évacués), qui fut très active dans l’accueil de l’exil chilien ; et le groupe musical Karaxú!, qui montrait des arpilleras et les vendaient dans ses concerts par toute l’Europe. Le projet s’inscrit dans une enquête plus vaste sur la matérialité et la circulation international de ces artefacts visuels faits en Amérique Latine, qui sont traversées par les tensions entre pratique artistique et production artisanale, entre « Premier Monde » et « Tiers Monde ».

Institution d'accueil : École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) - Centre de Recherches en Art et Langage (CRAL)

Bibliographie sélective

• El género de las arpilleras chilenas: comunidades femeninas locales y redes solidarias transnacionales en momentos del auge del movimiento de la liberación de la mujer, dans Deborah Dorotinsky (org.), Arts Populaires au XX siècle: concepts, dialogues artistiques, résistances sociales, Mexique, Instituto de Investigaciones Estéticas, Universidad Autónoma de México, 2024.
• Les sud-américains de Paris : l’autre dans la revue Robho et l’Atelier Populaire, dans Alain Bonnet et Fanny Drugeon (eds.), Passages à Paris. Artistes étrangers à Paris, de la fin du XIXe siècle à nos jours, Paris, Mare & Martin, 2024, pp. 229-239.
• Buenos Aires en la producción y circulación de las arpilleras de Violeta Parra, dans Silvia Dolinko, Ana María Risco y Sebastián Vidal Valenzuela (eds.), Intercambios trasandinos. Historias del arte entre Argentina y Chile (siglos XIX- XX), Santiago de Chile, Universidad Alberto Hurtado, 2022, pp.155-184.
• Printing Invention: Art-work, Project or Device, dans Suzanna Gilbert, Pia Gottschaller, Thomas Learner et Andrew Perchuk (eds), Purity Is a Myth. The Materiality of Concrete Art from Argentina, Brazil, and Uruguay, Los Angeles, Getty Research Institute - Getty Conservation Institute, 2021, pp. 181-199.
• Las “tapisseries chiliennes" de Violeta Parra entre lo vernáculo y lo internacional, Artélogie n.13, 2019, École d’Hautes Études en Sciences Sociales, Paris. Numéro spécial sur Violeta Parra.
• Argentinos de París. Arte y viajes culturales durante los años sesenta. Buenos Aires, Edhasa, 2013. 420 pp.