Temps du vivant, temps de la vie, temps de l'histoire

9 février | Journée d'étude organisée par le projet Biohumanities
Vendredi
09
février
2024
09:00
19:00
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« Temps du vivant, temps de la vie, temps de l'histoire. Mesures du monde dans le roman du XIXe siècle »

La journée d’étude « Temps du vivant, temps de la vie, temps de l'histoire. Mesures du monde dans le roman du XIXe siècle » est coorganisée par le laboratoire Littératures, Savoirs et Arts (Université Gustave Eiffel), l’équipe Biohumanities (FMSH) et la Chaire de recherche du Canada sur l’esthétique et l’art du roman (Université McGill, Montréal).

Le passage, vers la fin du XVIIIe siècle, d'un temps théologique, dont l'horizon structurel et philosophique est celui du Jugement dernier, à un temps historique, dont l'horizon, défini par le progrès, devient infini, les développements de la science et du savoir, le pouvoir donné à la raison ainsi que les bouleversements politiques liés à la Révolution, tout cela modifie les mesures du temps en les organisant autour d'un principe de linéarité et d'échelle. Pour reprendre les termes de l'historien Reinhart Koselleck, « c'est l'opposition du passé et du futur qui occupe maintenant la place centrale, congédiant de ce fait l'opposition entre ici-bas et au-delà. » (« Raccourcissement du temps et accélération », Écrire l'histoire, no 16, 2016). 

Dans cette opposition nouvelle, qui accueille toutes les distances et toutes les profondeurs de champ, se déploient différentes dynamiques, qui peuvent se jouer de façon forte ou faible, autour d'effets de rupture ou de continuité, de renversement ou d'équilibres, par exemple entre vitesse et lenteur, brièveté et longueur, proximité et éloignement, temps biologique et temps social, temps naturel et temps mécanique, mémoire et oubli.

Cette journée d'étude abordera trois grandes catégories de temps : le temps du vivant (temps biologique et évolutif de la nature, de la paléontologie, de la cosmologie), le temps de la vie (temps du quotidien, temps de l'existence individuelle, temps générationnel), et le temps de l'histoire (dans ses durées, ses découpes, ses anticipations), tels que le roman les met en scène et les représente.

Le roman s'est saisi en effet de ces temporalités qui sont les objets d’une réflexion ou qui sous-tendent ses formes et ses structures, qu’il sera donc utile d’étudier du côté des perceptions courantes du temps mais aussi des savoirs.

Journée organisée par Isabelle Daunais (université McGill) et Gisèle Séginger (UGE/FMSH)

Programme

9h-12h30

  • Éléonore Reverzy (Sorbonne-Nouvelle) : « Crises, rythmes, cycles : la petite musique de La Joie de vivre » 
  • Étienne Poirier (université McGill), « Conjoncture historique et mesure du temps vécu dans le roman réaliste »
  • Damien Zanone (université Paris-Est Créteil), « La vie en désordre de la femme romanesque. Leçons du xixe siècle sur l’existence féminine »
  • Katia Huynh, « Plus fort de jour en jour. Quotidien et mesure de l’intensité dans La Comédie humaine » (université de Valenciennes).

14h30-19h

  • Aude Déruelle (université d’Orléans) : « Le temps épidémique : sur le choléra de 1832 »
  • Grégoire Tavernier (université d’Orléans), « Les "âges de la vie" en crise : réglages et dérèglements de l’horloge des passions dans le personnel romanesque masculin (1830-1870) »
  • Paule Petitier (université Paris-Diderot) et Frédéric Brahami (EHESS) : « La Montagne, laboratoire du temps ».
  • Conférence d’Isabelle Daunais (université Mc Gill, professeure invitée université Gustave Eiffel), « Raconter une vie dans quand le temps s’accélère : le roman et ses mesures »

19h : fin de la journée

Publié le 19 janvier 2024